Moyen-Orient/Afrique

MOYEN-ORIENT/AFRIQUE

Afrique du Sud

Taux de croissance : 1,6 %

PIB par habitant : 6.080 $ (14.170 $ en PPA)

Inflation : 5,1 %

Solde budgétaire (en % du PIB) : – 4,8

Population : 59,3 millions

Pour le président, Cyril Ramaphosa, doper l’économie et combattre le chômage et la corruption s’annonce une tâche difficile. Son prédécesseur, Jacob Zuma, qui a démissionné à la suite d’un scandale de corruption, a encore des partisans qui défendront leurs intérêts propres ; tout comme le fera la gauche soutenue par les syndicats. La machine économique demeurera somnolente, mais se relancera peu à peu.

Algérie

Taux de croissance : 2,1 %

PIB par habitant : 4.480 $ (16.580 $ en PPA)

Inflation : 3,4 %

Solde budgétaire (en % du PIB) : – 7,1

Population : 43,7 millions

Le 12 décembre, Abdelmadjid Tebboune, ancien Premier ministre

d’Abdelaziz Bouteflika, a été élu président dès le premier tour d’un scrutin marqué par une forte abstention. Cette nomination, soutenue par l’armée, est contestée par le mouvement d’opposition Hirak, qui entend poursuivre la contestation entamée en févirer.

Angola

Taux de croissance : – 1,9 %

PIB par habitant : 2.470 $ (PPA : 5.940 $)

Inflation : 16,9 %

Solde budgétaire (en % du PIB) : – 1,3

Population : 32,9 millions

Le président angolais, João Lourenço, devra agir avec précaution pour démanteler les réseaux de népotisme mis en place par son prédécesseur, José Eduardo dos Santos, resté près de 40 ans au pouvoir. Conformément aux demandes du FMI, le gouvernement cherchera à reconstituer ses finances en augmentant les impôts et en réduisant les dépenses, tout en investissant dans le secteur pétrolier. Il faudra s’attendre à une croissance en baisse pour la cinquième année consécutive.

Arabie saoudite

Taux de croissance : 1,7 %

PIB par habitant : 21.880 $ (57.060 $ en PPA)

Inflation : 2 %

Solde budgétaire (en % du PIB) : – 7,3

Population : 35,1 millions

L’objectif à long terme de diversifier l’économie, au lieu de se reposer sur le pétrole, avance à petits pas. Les réformes sociétales menées par le prince héritier d’Arabie saoudite (qui la dirige de fait), Mohammed ben Salmane, sont les piliers de son règne : elles lui garantiront le soutien du peuple. Contrairement à l’Iran, acculé et agressif, l’Arabie saoudite affirmera son pouvoir dans la région. Mais l’industrie pétrolière peinera à soutenir l’économie à cause des restrictions de production et de la baisse des prix.

Cameroun

Taux de croissance : 3,5 %

PIB par habitant : 1.650 $ (4.000 $ en PPA)

Inflation : 1,6 %

Solde budgétaire (en % du PIB) : – 4,1

Population : 26,6 millions

Le président, Paul Biya, élu pour son septième mandat sans interruption, s’emploiera à dompter le mouvement terroriste islamiste Boko Haram, ainsi qu’à tempérer les tensions séparatistes qui agitent la minorité anglophone du pays. Cependant, les élections législatives prévues pour le début de 2020 lui coûteront des sièges à l’Assemblée nationale. Les dépenses de sécurité ne feront qu’aggraver le déficit budgétaire, tandis que la baisse des prix du pétrole et du gaz nuiront à l’économie.

Egypte

Taux de croissance : 5,1 %

PIB par habitant : 3.620 $ (14.050 $ en PPA)

Inflation : 6,9 %

Solde budgétaire (en % du PIB) : – 6,1

Population : 100,1 millions

Le président, Abdel Fattah al-Sissi, bénéficie d’un mandat bien assuré face à une opposition sans réel pouvoir. Il se concentrera sur la mise en oeuvre de réformes économiques, l’amélioration de la confiance des entreprises et l’attraction de capitaux étrangers. La croissance ralentira légèrement.

Ethiopie

Taux de croissance : 7,4 %

PIB par habitant : 830 $ (2.300 $ en PPA)

Inflation : 10,7 %

Solde budgétaire (en % du PIB) : – 3,1

Population : 115 millions

Mené par un Premier ministre prix Nobel de la paix, Abiy Ahmed, le gouvernement s’emploie à transformer son économie principalement agricole en économie du secteur manufacturier. Il investit aussi dans les infrastructures, le réseau électrique et les zones industrielles spéciales.

Iran

Taux de croissance : – 1,6 %

PIB par habitant : 5.600 $ (18.000 $ en PPA)

Inflation : 26,5 %

Solde budgétaire (en % du PIB) : – 5,2

Population : 84 millions

L’économie iranienne pâtira de l’animosité du gouvernement américain, situation qui ne fera qu’empirer avec l’avancée de la campagne électorale de Donald Trump en 2020. L’action combinée des manifestations populaires et de la sévérité des sanctions économiques poussera le radicalisme sur le devant de la scène économique et politique nationale.

Irak

Taux de croissance : 2,8 %

PIB par habitant : 5.520 $ (17.270 $ en PPA)

Inflation : 1,3 %

Solde budgétaire (en % du PIB) : – 1,3

Population : 41,5 millions

L’Etat islamique a beau avoir été chassé de ses fiefs, l’organisation terroriste redoublera d’efforts pour entretenir le mécontentement de la minorité sunnite et ébranler le pays. Les manifestations contre le chômage de masse et la déliquescence des services publics aggraveront l’instabilité générale. La fragile coalition actuellement au pouvoir favorisera ses relations avec les acteurs occidentaux et l’Iran. La production pétrolière augmentera, mais la croissance restera bien en dessous de son taux potentiel.

Israël

Taux de croissance : 2,8 %

PIB par habitant : 44.860 $ (42.630 $ en PPA)

Inflation : 0,9 %

Solde budgétaire (en % du PIB) : – 3,5

Population : 9,2 millions

Les élections législatives de septembre 2019 ont considérablement amoindri le pouvoir du Premier ministre, Benyamin Netanyahou (mis en examen le 21 novembre). Faute d’avoir pu former une coalition gouvernementale dans les temps impartis, de nouvelles élections, les troisièmes en moins d’un an, seront organisées en mars prochain. Le taux de croissance reflétera la chute de la demande américaine.

Jordanie

Taux de croissance : – 1,8 %

PIB par habitant : 4.310 $ (9.210 $ en PPA)

Inflation : 2 %

Solde budgétaire (en % du PIB) : – 5,6

Population : 10,8 millions

Soutenu par les forces militaires et une population majoritairement conservatrice, le souverain Abdallah II gardera la mainmise sur le gouvernement. Ses réformes de modernisation seront calibrées pour n’inquiéter ni les chefs religieux ni les radicaux. Les relations financières qu’entretient le royaume avec ses alliés occidentaux et les Etats du Golfe continueront d’aller bon train. Le gouvernement jordanien tentera de mettre en oeuvre la politique budgétaire plus stricte imposée par le FMI, mais le déficit continuera de croître.

Liban

Taux de croissance : 1,8 %

PIB par habitant : 10.080 $ (15.190 $ en PPA)

Inflation : 3,5 %

Solde budgétaire (en % du PIB) : – 9,6

Population : 6,3 millions

Depuis la fin de la guerre civile en 1990, l’équilibre fragile du pays repose sur la séparation de sa population par confession. Les groupes chrétiens, sunnites, chiites et druzes ont bénéficié de quotas qui leur ont permis d’obtenir des sièges au Parlement ainsi que plusieurs postes exécutifs clés. Le pays se retrouve ainsi submergé par les querelles religieuses, la violence menaçant d’éclater à chaque instant. Le conflit syrien, qui se joue de l’autre côté de la frontière, ne fait qu’ajouter à ces tensions. Un afflux régulier d’aides étrangères viendra soutenir l’économie.

Libye

Taux de croissance : 4,7 %

PIB par habitant : 6.520 $ (20.970 $ en PPA)

Inflation : 4,8 %

Solde budgétaire (en % du PIB) : 13,2

Population : 6,7 millions

Le pays restera divisé par la guerre de pouvoir opposant l’Armée nationale libyenne, autoproclamée et soutenue par le maréchal Khalifa Haftar (ancien général du régime Kadhafi), et le gouvernement Fayez el-Sarraj, basé à Tripoli et soutenu par l’Onu. Faute d’autorité gouvernementale, ce sont les milices locales qui, concrètement, exerceront le pouvoir. La baisse du prix du pétrole nuira aux exportations, sur lesquelles repose l’économie formelle. En revanche, la production est en train de se rétablir et aidera à maintenir le navire à flot.

Maroc

Taux de croissance : 2,6 %

PIB par habitant : 3.280 $ (9.300 $ en PPA)

Inflation : 0 %

Solde budgétaire (en % du PIB) : – 3,6

Population : 36,9 millions

Si l’hégémonie du roi Mohammed VI ne fait aucun doute, le pays sera déstabilisé par des divisions prenant de l’ampleur au sein de son gouvernement, ainsi que par le mécontentement populaire dû au chômage, à l’augmentation du coût de la vie et à la corruption massive. La croissance du pays ralentira du fait des difficultés rencontrées par l’UE, son principal partenaire économique.

Nigeria

Taux de croissance : 2 %

PIB par habitant : 2.610 $ (6.150 $ en PPA)

Inflation : 11,3 %

Solde budgétaire (en % du PIB) : – 1,8

Population : 206,1 millions

Le second mandat du président Muhammadu Buhari s’annonce plus ardu que le précédent à cause de soubresauts insurrectionnels islamistes dans le nord-est du pays et séparatistes dans le sud, riche en pétrole. Le gouvernement interviendra dans l’économie pour tempérer les exigences de groupes d’intérêt rivaux, délaissant ainsi son soutien de la productivité. Le taux de croissance du PIB restera bien en dessous de son potentiel.

Syrie

Taux de croissance : 8,9 %

PIB par habitant : 1.460 $ (4.180 $ en PPA)

Inflation : 15,9 %

Solde budgétaire (en % du PIB) : – 10,9

Population : 18,6 millions

L’incursion turque en territoire kurde syrien n’a fait que perturber la situation déjà instable du pays. Mais la présidence de Bachar el-Assad ayant gagné en crédibilité grâce au soutien de la Russie et de l’Iran, la Syrie se concentrera à présent sur la reconstruction des zones contrôlées par le régime. L’action de Bachar el-Assad revigorera l’économie, dans les limites imposées par les questions de sécurité.

Zimbabwe

Taux de croissance : – 12,9 %

PIB par habitant : 1.576 $ (2.180 $ en PPA)

Inflation : 166 %

Solde budgétaire (en % du PIB) : – 6,3

Population : 14,9 millions

Emmerson Mnangagwa peinera à remettre le pays sur la bonne voie. Le chômage, la famine et la crise des liquidités lui vaudront l’hostilité de tous, excepté ses partisans les plus fidèles. L’inflation empêchera le niveau de vie de remonter. Le pays pourra compter sur les aides étrangères, même si les prêteurs hésiteront à engager des ressources sans aucune garantie de remboursement. La récession économique est loin d’être terminée.

LIBYE
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