Véhicules électriques : bientôt la recharge rapide au même prix que la recharge lente

Maarten Michielssens, Energy Vision

La recharge rapide d’un véhicule électrique coûte aujourd’hui encore plus cher qu’une recharge à une borne lente. Dès l’année prochaine, les prix pourraient diminuer  avec la nouvelle borne belge d’Energy Vision qui veut offrir le même prix partout.

Recharger un véhicule électrique, cela n’a pas toujours le même prix. Une recharge rapide peut vite coûter le triple d’une recharge lente. Pourquoi cette différence ? “Historiquement, le fait que l’investissement pour les bornes à recharge rapide était plus important était déterminant. Mais il y a aussi le fait que des fournisseurs français et néerlandais, présents en Belgique, donnent une part des gains aux propriétaires des parkings, en plus d’un montant fixe”, nous explique Maarten Michielssens, CEO d’Energy Vision, exploitant de bornes de recharge et producteur d’énergie en Belgique.

C’est là précisément que la société veut se démarquer. Elle annonce un partenariat avec la chaine de magasins de bricolage Hubo. Dès l’année prochaine, des nouvelles bornes de recharge ultrarapides devraient être installées sur les parkings. Elle attend encore les permis, mais il devrait y en avoir, au minimum, 150. Et ce sera le même prix aux bornes ultrarapides, qui rechargent un véhicule classique en 10 à 20 minutes, qu’aux bornes lentes. Les parkings des magasins ne seraient qu’un début : Energy Vision annonce aussi investir 15 millions d’euros dans l’installation de ces nouvelles bornes.

Comment casse-t-elle les prix ? “Déjà, on ne paie pas de frais aux magasins. Mais le fait de venir charger son véhicule sur le parking attirera aussi de la clientèle vers le magasin. Ensuite, nous avons notre propre réseau d’énergie renouvelable, notamment des panneaux solaires, qui est la moins chère du marché”, nous explique le CEO. Il ajoute qu’Energy Vision offre toujours le prix le plus bas du marché, ou du moins que 98% du marché. “Si vous trouvez moins cher dans les environs, nous remboursons la différence”, pormet-il.

Une borne rapide coûte tout de même 20 fois plus cher qu’une borne lente, continue Michielssens. Mais comme elle permet de recharger jusqu’à 20 ou 30 véhicules par jour, il serait rentable de proposer le même prix qu’à la borne lente.

“Les prix vont baisser”

Michielssens estime que la charge d’un véhicule coûtera jusqu’à deux fois moins cher que le prix actuel du marché. “70 cents le kilowattheure, plus personne ne va payer ce prix à l’avenir, j’en suis convaincu”, prévoit-il. “On veut éduquer et informer le marché que des prix plus bas sont possibles.”

Le nombre de bornes existantes devraient jouer en faveur des prix aussi : Energy Vision en compte 2.000 aujourd’hui, à travers le pays, mais veut doubler ce chiffre tous les ans. Pour profiter du meilleur prix, il indique d’ailleurs qu’il faudrait avoir la carte de recharge de la société. Même si elle accepte celle des autres fournisseurs, elle n’a pas de contrôle sur les prix qu’ils pratiquent. Dès le mois d’avril, la loi prévoit d’ailleurs qu’il faudra pouvoir payer avec sa carte bancaire aux bornes, comme pour le carburant à la station service. Ce système sera donc ajouté aussi.

Il regrette d’ailleurs que les prix de la recharge soit encore élevé aujourd’hui. Surtout que les véhicules électriques sont déjà plus chers que les voitures thermiques. Cela serait donc encore un frein à la transition électrique.

Bornes lentes et rapides, quelle répartition ?

Les deux types de bornes sont appelés à coexister à l’avenir, d’où aussi l’intérêt d’un prix égal. “40% des charges auront lieu à domicile, 40% au travail et 20% dans l’espace public”, estime Michielssens. De ces 20%, la moitié environ seront des bornes rapides. Il y a ainsi un équilibre entre les véhicules qui peuvent être immobilisés pendant des heures et ceux qui ont besoin d’une charge dans l’immédiat.

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