Un vol à 200 euros pour New York? Attention aux frais cachés des vols long-courriers à bas prix

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Certaines nouvelles compagnies aériennes long-courriers à bas prix proposent des vols à des prix presque trop beaux pour être vrais, notamment pour des vols transatlantiques. Voici comment ne pas se faire piéger par les petites lignes.

Les compagnies aériennes long-courriers à bas prix se concentrent actuellement sur les vols transatlantiques ou transpacifiques. Soit des vols qui sont assez longs pour être des vols long-courriers (minimum 6 heures) et qui transportent suffisamment de passagers pour être rentable. On constate même une lutte particulièrement féroce autour des vols transatlantiques.

Norse Atlantic Airways

Sur les talons des compagnies historiques du secteur comme Delta, American, United, Air France-KLM, British Airways ou encore Lufthansa, on retrouve la norvégienne Norse Atlantic Airways. Elle a fêté son premier anniversaire en juin dernier, mais voit grand. Elle propose des vols transatlantiques à prix cassés, notamment des Paris-New York depuis mars. À ses côtés il y a aussi l’Américaine Jet Blue, la Française French Bee ou encore l’Islandaise Play.

Quelques autres compagnies low cost qui relient Europe à l’Asie ou l’Afrique

Air Premia : la compagnie relie Francfort à la Séoul, Bangkok, Tokyo, Honolulu, ou encore Los Angeles.

Scoot filiale à bas coût de Singapore Airlines propose de nombreuses connexions utiles depuis Berlin vers l’Asie, mais avec des termes et conditions très stricts ( pas de nourriture extérieure ou une électricité payante)

La compagnie low-cost Transavia propose aussi des vols entre Paris et Dakar, mais aussi Luxor.

Pourtant malgré ces nouveaux venus particulièrement présents sur les réseaux sociaux, l’offre de sièges « bon marché » ne représente encore que 4 % du marché de l’Atlantique Nord. Et la raison est assez simple puisque la viabilité du modèle reste une question récurrente. Contrairement au modèle low-cost classique qui vise les vols moyen-courriers, le long-courrier ne permettrait pas de générer des gains de productivité suffisants. Le nombre de rotations (qui est l’une des bases du modèle low-cost), est bloqué par des vols plus longs, le décalage horaire et la fermeture de nuit des aéroports. Concrètement, alors que sur les vols low-cost classiques l’efficacité opérationnelle permet à la compagnie aérienne de rajouter en moyenne 2 vols par jour avec un même appareil, il lui est impossible d’en rajouter même un de plus sur les vols long-courriers.

Par ailleurs, en cherchant à tout prix à gagner des parts de marché, les compagnies auraient tendance à trop s’endetter et donc à être moins résistantes aux mauvaises surprises. En fonctionnant à flux tendu, elles sont aussi plus vulnérables face aux fluctuations des prix du pétrole. Surtout en sachant que, dans un vol long-courrier, le kérosène représente 30 % à 35 % des frais (contre entre 20 % à 25 % sur un court et moyen-courrier). Tout cela fait que la plupart des compagnies comme qui se sont lancée dans ce secteur ces dix dernières années ont presque toutes fait faillite. Même la Malaisienne AirAsia X n’a évité que de peu la clé sous la porte.

Prix au plus bas, options au zénith 

Des tarifs qui semblent trop beaux pour être vrais cachent invariablement quelques diables dans les détails. Un vol à un prix plancher ne doit donc pas être le seul critère.

Ainsi ces vols sont sur des lignes à forte demande. Le choix de la destination est donc limité. Il faut également s’attendre à une expérience bas de gamme à bord, sous peine d’être fort déçu. Ensuite, il faudra faire une croix sur toute une liste d’extra ou se préparer mentalement à les payer chers et vilains une fois à l’aéroport ou dans l’avion. On estime, qu’en moyenne, les passagers dépensent plus 100 euros pour les à-côtés sur le vol.

Voici une liste non exhaustive de points à vérifier sur le site de la compagnie avant d’opter pour un vol:

Repas: ils peuvent être compris ou non. Ou alors juste un repas sur les deux. Certaines compagnies interdisent aussi de prendre de quoi se nourrir à bord. Cela en sachant qu’un simple sandwich peut vite être facturé 20 euros en vol.

Boisson: les boissons, même non alcoolisées, ne sont pas toujours comprises. Parfois même l’eau est payante.

Confort: les oreillers et les couvertures ne sont pas toujours compris dans le prix, tout comme une prise pour pouvoir charger ses appareils. Pouvoir charger son GSM par exemple est en effet une option payante chez certaines compagnies.

Ennui: tout ce qui concerne le divertissement (films, musique, etc.) ou le wifi ne sont parfois pas compris, voire carrément inexistants. Concrètement même si l’on est prêt à payer, il n’y a tout simplement pas d’écrans dans les sièges. 

Siège: le fait de pouvoir choisir son siège, de s’asseoir ensemble si on est en famille ou obtenir plus d’espace… tout cela peut vite chiffrer. Sans compter que certaines compagnies rajoutent des sièges dans une rangée et/ou font payer pour avoir un emplacement standard plutôt qu’étroit.

Bagage: le poids et la taille ou même l’enregistrement du bagage en soute, tout comme celui du bagage à main, peuvent aussi faire grimper le billet. Un grand classique du low-cost, mais qui prend ici une autre proportion.

Le lieu de décollage et d’atterrissage: parfois il peut s’agir d’un aéroport de seconde zone, loin des commodités ou des transports en commun. Ce qui fait grimper le prix d’une éventuelle navette, augmente significativement le temps du trajet pour rejoindre la ville en question ou vous oblige à passer la nuit sur un siège de l’aéroport en cas d’arrivée tardive.

Longueur de l’escale : certaines compagnies comme le transporteur low-cost islandais Play fait faire des escales via son hub à Reykjavik pour couper le vol en 2. De quoi faire des moyen-courriers et faire tourner ses avions jusqu’à 20 heures par jour. 

Quid d’éventuelles correspondances ? Êtes-vous couvert en cas de retard ? Là aussi c’est loin d’être systématique ou gratuit.

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