Inauguration du Salon de l’Auto: le secteur demande “une réglementation stable et favorable”

Le secteur automobile demande aux autorités “des mesures incitatives et une réglementation qui soit stable, constructive et favorable”, et non pas “contrariante, oppressante ou contre-productive”. C’est ce à quoi a appelé vendredi après-midi Freddy De Mulder, président de la Fédération de l’automobile et du cycle (Febiac), lors de l’inauguration officielle du 101e Salon de l’Auto de Bruxelles.

Les attentes envers le secteur de l’automobile sont très élevées en Belgique, selon le patron de la fédération, organisatrice du salon. “On demande à notre industrie d’être verte, d’atteindre le zéro émission, de construire des voitures sûres, d’utiliser des matériaux durables, de rester accessible et abordable pour tous les consommateurs”, a-t-il énuméré. “Que nous contribuions à la fluidité du trafic, que nous soyons compétitifs par rapport à d’autres pays et d’autres continents, qui travaillent souvent avec une main-d’œuvre beaucoup moins chère et dont la réglementation est beaucoup plus souple. On nous demande beaucoup, beaucoup de choses. Et on peut nous les demander.”

“L’industrie automobile, en particulier ici en Europe, a fait des efforts astronomiques au cours des 150 dernières années. Elle représente aujourd’hui 8% du PIB européen, et même un immense 30% de toutes les dépenses de R&D…”, a tenu à souligner Freddy De Mulder.

Des investissements “sans relâche”

Il assure que le secteur poursuit ces efforts et ces investissements “sans relâche”. “Mais pour continuer à le faire, il est crucial et indispensable que nous puissions compter sur la concertation. Sur la compréhension. Que nous puissions compter sur des mesures incitatives et une réglementation qui soit stable, constructive et favorable. Et non pas contrariante, oppressive ou contre-productive”, a insisté le président de la Febiac.

Le secteur automobile représente 10.000 entreprises en Belgique, 160.000 travailleurs et une valeur ajoutée de 11,5 milliards d’euros, selon la fédération. “Cela représente 2,6% du PIB. C’est donc extrêmement important. Mais plus important encore, nous voulons contribuer à répondre aux besoins de mobilité des 11 millions de personnes qui vivent chaque jour dans notre pays”, a assuré Freddy De Mulder.

“Dès que nos nouveaux gouvernements seront formés, nous serons les premiers à leur tendre la main. Travaillons ensemble, que ce soit au niveau fédéral, régional ou local, à un ‘MOU’, un mémorandum d’intentions mutuelles, autour de la mobilité. Ce sera ensemble, en se parlant ouvertement et avec un état d’esprit constructif, que nous pourrons améliorer la mobilité dans notre cher pays”, a-t-il lancé à l’adresse, entre autres, d’Alexander De Croo.

Pour ce dernier, le secteur automobile à beaucoup d’atouts à faire valoir en Belgique, pays où l’on produit des voitures, même s’il y en a moins que par le passé, a reconnu Alexander De Croo. “Le secteur reste extrêmement important pour notre pays, avec beaucoup d’emplois, et connaît une évolution technologique très rapide. La mobilité abordable doit être une priorité”, a-t-il dit, se réjouissant du retour du salon après un an d’absence.

La mobilité individuelle, un droit

La mobilité individuelle est un droit, et une nécessité, a encore souligné Freddy De Mulder. “L’homme aura toujours besoin, et envie, de se déplacer à un certain moment, d’un certain point de départ à une certaine destination. Si cela peut se faire avec un groupe d’autres personnes à peu près en même temps, du même point A au même point B, nous espérons que des transports publics efficaces rendront cela possible. Mais là ou ce n’est pas faisable, que ce soit d’un point de vue opérationnel ou financier, la mobilité individuelle reste indispensable”, a-t-il estimé.

Selon une enquête récente, près de 90% des Belges ont déclaré avoir régulièrement besoin d’une voiture. Mais la voiture et les transports en commun sont complémentaires, a répété Freddy De Mulder. “Il nous appartient à tous d’organiser cela de la manière la plus optimale possible: des transports publics efficaces et accessibles là où la demande est suffisante, des infrastructures routières (enfin) dignes de notre beau pays et des possibilités optimales de transport individuel.”

Un message que partage le bourgmestre de Bruxelles, Philippe Close. “Organiser ce Salon de l’Auto, c’est aussi montrer qu’on peut se déplacer différemment”, a-t-il partagé lors de l’inauguration. “Nous ne voulons pas bannir la voiture de notre société. Nous voulons répondre aux défis climatique, écologique et de mobilité en trouvant des solutions urbaines et non-urbaines pour connecter les gens.”

Partner Content