Pourquoi les Belges préfèrent-ils rouler à l’essence?
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Une nouvelle étude de Touring montre que la voiture à essence demeure le choix privilégié des Belges. Mais pourquoi la transition vers l’électrique semble-t-elle si compliquée en Belgique?
Malgré la montée en puissance des véhicules électriques à l’échelle mondiale, les Belges restent attachés aux moteurs à essence, révèle l’étude de Touring. Un paradoxe d’autant plus frappant que, même lorsque les contraintes financières ne sont pas un facteur déterminant, une majorité d’automobilistes continue de privilégier ce type de motorisation.
Pourtant, la transition vers l’électrique est souvent présentée comme inéluctable. Partout ailleurs, les chiffres le prouvent: les ventes de voitures électriques ont connu une progression de 25% au niveau mondial, Elon Musk anticipe une hausse de 20 à 30% des ventes de Tesla en 2025 et en Norvège, 96% des véhicules vendus sont déjà électriques… Alors pourquoi la Belgique fait-elle figure d’exception?
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Deux obstacles majeurs
L’adoption de la voiture électrique en Belgique se heurte à deux obstacles majeurs: le coût et l’infrastructure.
D’une part, 61% des Belges estiment que les modèles électriques sont encore trop chers. À cela s’ajoutent « l’incertitude quant à la durée de vie et la valeur de revente des batteries », explique Joost Kaesemans, Directeur Public Affairs & Public Policy chez Touring.
Une meilleure transparence sur le coût total d’un véhicule électrique, incluant l’assurance, les frais de recharge et la revente, apparaît dès lors comme un levier essentiel pour convaincre davantage de consommateurs.
Un réseau de recharge à la traîne
D’autre part, le réseau de bornes de recharge est jugé insuffisant. Seulement 18% des Belges considèrent l’offre actuelle comme satisfaisante. « Une infrastructure de recharge plus développée est essentielle pour franchir le cap », affirme pourtant Joost Kaesemans.
Au total, la Belgique compterait un peu plus de 83.000 bornes de recharge publiques. Pour autant, la majeure partie se trouverait en Flandre: « 6 fois plus qu’en Wallonie », constate La Libre. Et l’écart ne cesse de se creuser…
Des modèles plus accessibles pour convaincre
À cela s’ajoute la nécessité de proposer des modèles plus abordables. On le sait : 65% des Belges souhaitent acquérir une voiture dont le prix se situe entre 10.000 et 40.000 euros. Pourtant, les modèles électriques accessibles dans cette gamme restent rares.
Pour répondre à cette demande, Dacia vient justement d’annoncer la commercialisation d’un nouveau modèle, pour la modique somme de… 18.000 euros. La citadine sera produite en Europe. Cette initiative s’inscrit dans la stratégie de Renault visant à démocratiser les véhicules électriques.
Malgré ces freins, la transition n’est pas une impasse. Avec des modèles plus accessibles et une infrastructure renforcée, les conditions pourraient rapidement évoluer. Reste à savoir si ces avancées suffiront à convaincre les Belges, ou si l’essence restera leur choix privilégié encore longtemps.
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