Le taxi à hydrogène est viable

© pg
Robert Van Apeldoorn
Robert Van Apeldoorn Journaliste Trends-Tendances

Après une année de test sur Bruxelles, Taxis Verts et Virya Energy concluent qu’une auto à hydrogène est tout à fait adaptée à un usage intensif, à un coût très acceptable.

Les taxis à hydrogène, cela marche, estiment Taxis Verts et Virya Energy. Les deux entreprises ont clôturé une année d’essai d’une auto à hydrogène, une Toyota Mirai. Elle a roulé plus de 55.000 kilomètres, transporté plus de 2.700 passagers, réalisé plus de 2.500 courses,  avec deux chauffeurs qui s’alternaient, « avec une autonomie effective de 470 km » indique le communiqué. Sans panne. Taxis Verts est la première plateforme de taxis de la capitale, réunissant plus de 1.000 chauffeurs, elle est contrôlée par le groupe D’Ieteren.

La Toyota Mirai a utilisé uniquement de l’hydrogène « durable », produit au départ d’électricité d’éoliennes ou de panneaux photovoltaïques, livré sur une pompe située à Hal, par la société Virya Energy, filiale du groupe Colruyt. 

Taxi zéro émission obligatoire à partir de 2025

L’essai s’inscrit dans la perspective, en 2025, d’accepter, comme véhicule neuf, uniquement des autos zéro émission dans les taxis de la Région de Bruxelles-Capitale. L’hydrogène présente l’avantage, par rapport aux autos électriques à batteries, d’une recharge très  rapide, en quelques minutes, comme pour une auto à carburant.

Plus cher que le diesel, moins que l’électrique

« Le projet pilote a révélé que le coût d’exploitation d’un véhicule à hydrogène (total cost of ownership) comparable à celui d’un véhicule diesel premium (Mercedes Classe E, Audi A6) et d’un véhicule électrique à batteries. Le tableau des coûts présente un avantage pour le diesel, selon les partenaires de l’expérience: 18.685,8 euros de coût sur un an, contre 20.165,5 euros pour l’auto à hydrogène durable, ou 22.140,5 euros pour une auto électrique à batteries.

« Mais le diesel ne sera plus autorisé à partir de 2025 pour les nouveaux taxis bruxellois » rappelle Vedran Horvat, communication manager de Virya Energy. L’hydrogène semble avoir un léger avantage sur les autos électriques à batteries.

L’hydrogène est donc compétitif

L’essai est intéressant, car les autos à hydrogène sont peu mentionnées pour la mobilité zéro émission, il n’est généralement question que d’électriques à batteries. L’offre est limitée, il n’y a que deux modèles disponibles en Belgique, une Toyota et une Hyundai, à des tarifs autour des 70.000 euros.

Par ailleurs l’hydrogène durable, vert, est encore rare. Les stations sont peu nombreuses (7 dans le pays). Les stations actuelles ne proposent pas forcément de l’hydrogène vert, encore peu disponible. Dans beaucoup de cas, ce carburant est produit au départ de gaz naturel, ce qui n’est pas zéro émission. 

Le règlement européen AFIR impose d’ouvrir une station dans chaque noeud urbain d’ici 2030.

Une production à organiser

La production d’hydrogène vert doit encore être développée. « Le groupe Virya travaille notamment sur un projet de production industrielle à Zeebrugge » dit Vedran Horvat. 

L’équation économique pourrait s’améliorer si l’offre en autos à hydrogène s’élargissait. La tendance actuelle est plutôt à utiliser l’hydrogène, sous diverses formes, pour les transports lourds, moins pour l’auto, sauf peut-être pour un usage intensif.

Une auto à hydrogène est une auto électrique

Les autos à hydrogène commercialisées actuellement sont généralement des voitures électriques. Le courant est produit par une pile à combustible alimentée par de l’hydrogène comprimé, stocké dans des réservoirs. La consommation est exprimée en kg d’hydrogène par 100 km. Toyota annonce moins de 1 kg par 100 km pour la Mirai, mais cela peut monter à 1,2 kg. Le tarif actuel est de 9 euros par kg d’hydrogène.

Retrouvez l’ensemble des articles de notre dossier voitures électriques

Partner Content