Accord sur un développement plafonné pour l’aéroport de Liège
L’exécutif de la Région wallonne a fini par trouver un accord pour le renouvellement du permis d’environnement pour 20 ans. Il a relevé les contraintes environnementales contenues dans la première version du permis émise par l’administration wallonne. Des recours ne sont pas exclus.
Le sujet empoisonnait l’atmosphère au sein de l’exécutif wallon. L’administration avait imposé, l’été dernier, des conditions jugées inacceptables par Liege Airport, l’opérateur de l’aéroport, pour le renouvellement du permis d’environnement : un plafond de 50.000 mouvements par an (un mouvement est soit un décollage, soit un atterrissage), et un plan contraignant de réduction du bruit autorisé des avions.
L’exécutif a choisi de rectifier les conditions de ce nouveau permis d’environnement, valable pour 20 ans. Il a relevé le plafond à 55.000 mouvements et adouci le calendrier de réduction du bruit.
Compromis entre Ecolo et MR
Tel est l’accord négocié au sein de la majorité wallonne. Les ministres concernés par le dossier sont Céline Tellier (Ecolo), chargée de l’Environnement, et Willy Borsu (MR), chargé de l’Économie. La première souhaitait plafonner fortement l’activité de l’aéroport, le second y était moins favorable. La direction de Liege Airport mettait en avant les risques pesant sur des milliers d’emplois. En l’absence d’un accord, la décision de l’administration aurait prévalu. Les protagonistes ont choisi de bouger légèrement le curseur entre les préoccupations environnementales et les objectifs économiques.
“Un compromis acceptable”
“C’est un compromis acceptable, même si nous avions tablé sur un objectif de 67.000 mouvements dans les 20 ans”, dit Christian Delcourt, porte-parole de Liege Airport, la société qui exploite cette infrastructure aéroportuaire. Un conseil de direction doit encore se tenir cette semaine. “Nous attendons aussi le détail précis de la décision, pour le moment seules les grandes lignes ont été communiquées.”
Le plafond de 55.000 mouvements ne concerne pas les avions de moins de 34 tonnes ou de moins de 19 passagers. En 2021, l’aéroport a connu près de 40.000 mouvements toutes catégories, et en 2022, sous l’effet du départ des avions cargos russes et de la baisse d’activité de Fedex, le nombre de vols cargo se situait autour des 28.000 mouvements.
Les Boeing 747 nocturnes autorisés jusqu’en 2030
Les avions les plus bruyants, les Boeing 747 400, pourront encore voler de nuit jusqu’en 2030, estime Liege Airport, sur la base de la grille annoncée. Ils sont plus bruyants notamment parce que ces avions à 4 moteurs prennent plus lentement de l’altitude que les biréacteurs comme les Boeing 777. Les réacteurs sont donc plus longtemps audibles au sol.
Cet accord devrait attirer des recours au Conseil d’État. La première mouture du permis d’environnement, plafonné à 50.000 mouvements, avait fait l’objet de 26 recours. Liege Aiport et certains opérateurs la jugeaient trop contraignante, d’autres plaignants, notamment des riverains, l’estimaient insuffisante.
Le gouvernement wallon était habilité à examiner ces recours, et s’est donc prononcé. Un nouveau round pourrait s’ouvrir. Les auteurs des recours qui estimaient le permis (première version) trop généreux ne devraient pas se réjouir de la nouvelle version. Ils pourraient contester la nouvelle mouture au Conseil d’État.
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