Réservations au ski : les tendances inquiétantes pour la saison 2024-2025
Les réservations pour la saison de ski 2024-2025 montrent un marché globalement dynamique dans les montagnes françaises, mais marqué par des déséquilibres.
Alors que les sommets se couvrent progressivement de blanc, le cabinet G2A Consulting a récemment dévoilé ses tendances pour l’hiver 2024-2025 dans les montagnes françaises.
Le premier constat est que la demande est présente, bien que la saison devrait afficher une baisse des nuitées de 0,7 % par rapport à l’année dernière. Le cabinet estime que l’ensemble de la saison devrait tout de même représenter l’équivalent de 61,1 millions de nuitées. Pour ces nuitées, l’hôtellerie a une belle longueur d’avance, avec une hausse de 11 % des réservations pour cet hiver. Les villages de vacances retrouvent des taux d’occupation d’avant Covid, tandis que les locations de particulier à particulier, de type Airbnb, affichent une baisse de 6 %.
La Haute-Savoie et ses grandes stations
Le gros des réservations se concentre sur la Savoie et la Haute-Savoie, tandis que seulement 19 % vont vers les Pyrénées et 19 % vers les Alpes du Sud. Le reste se partage les miettes. Les grandes stations françaises de haute altitude bénéficient elles d’une forte demande, avec des réservations en hausse de 6 %, tandis que les stations plus petites ou dites “de charme” enregistrent un recul similaire. Cette disparité profite aux acteurs majeurs du secteur, comme Val Thorens et les Alpes, qui voient leur volume de nuitées progresser malgré un contexte économique tendu.
Les séjours de fin de saison restent problématiques
Cependant, des incertitudes persistent, notamment pour les séjours de fin de saison, traditionnellement moins populaires, avec des retards de réservations pour mars et avril. Les professionnels devront multiplier les efforts commerciaux pour attirer les skieurs au printemps, d’autant plus que le décalage des vacances de Pâques pourrait peser sur la fréquentation. En Belgique francophone, ces vacances s’étendent du lundi 28 avril 2025 au dimanche 11 mai 2025.
Janvier, le nouveau février
Le secteur doit également composer avec une augmentation des prix, liée à l’inflation. Les tarifs des forfaits devraient ainsi grimper de 2 à 4 %, et ceux des hébergements de plus de 5 %. Si la clientèle étrangère semble prête à absorber ces hausses, on constate que de plus en plus de personnes cherchent à contourner les pics de prix, notamment en favorisant le mois de janvier, désormais plus attractif que février pour des séjours au ski. Certains parents n’hésitent pas à faire rater quelques jours d’école à leurs enfants pour en profiter.
Si la semaine du jour de l’an reste traditionnellement la plus prisée et que les vacances de février reculent légèrement, c’est en mars et en avril que les réservations s’effondrent. La saison est également de plus en plus tassée et se limite désormais aux onze premières semaines. Les projections de G2A Consulting seront néanmoins réajustées en janvier, en tenant compte de l’enneigement.
Un secteur de plus en plus vulnérable
En parallèle, les conséquences du changement climatique continuent de poser des défis. Depuis les années 2000, la neige est devenue plus incertaine, compliquant la situation pour les stations touristiques. La fermeture de certaines petites stations, comme Notre-Dame-du-Pré, la « plus petite station » de Savoie, l’Alpe du Grand Serre et le Grand Puy, souligne la nécessité d’investir massivement pour maintenir l’attractivité des domaines skiables et révèle la vulnérabilité du secteur. Les grands projets, comme le nouveau téléphérique Jandri Express aux 2 Alpes, illustrent les investissements nécessaires pour rester compétitifs malgré les bouleversements climatiques et économiques.
Selon le géographe Pierre-Alexandre Metral, plus de 180 domaines skiables ont fermé en France depuis les années 1970, la majorité étant des micro-stations de moyenne montagne.
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