Poutine, Biden et Zelensky: le drôle de théâtre de la tragédie internationale

Poutine Tucker Carlson
© Getty Images
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Le président russe, interviewé par la télévision américaine, dit “ne pas pouvoir être vaincu en Ukraine”, sans menacer les pays de l’OTAN. Le président américain Joe Biden inquiète par ses confusions. Et le président ukrainien change de stratégie. Un tournant?

Cela s’appelle une belle opération de propagande. Le journaliste américain Tucker Carlson, proche de l’ancien président Donald Trump, s’est rendu à Moscou pour interviewer le président russe, Vladimir Poutine. Une première pour les médias occidentaux. Et un “coup” journalistique mâtiné de complaisance à l’égard de celui qui a agressé l’Ukraine

Le président russe y a alterné l’arrogance du prétendu vainqueur et un relatif apaisement à l’égard de l’OTAN. Le tout alors que la campagne du président américain Joe Biden inquiète et que le président urkrainien Volodymyr Zelensky semble vouloir changer de stratégie.

Un message à l’Amérique

Dans l’interview avec l’ancien journaliste de Fox News, Vladimir Poutine est apparu sûr de son fait – l’inverse eut été une information – affirmant qu’une défaite de la Russie en Ukraine était “impossible”. “Jusqu’ici, il y a eu les vociférations et les cris sur [la nécessité] d’infliger une défaite stratégique à la Russie sur le champ de bataille, a-t-il déclaré. Mais maintenant, ils semblent se rendre compte que c’est difficile à réaliser, voire impossible. A mon avis, c’est impossible par définition. Ça n’arrivera jamais. Il me semble que maintenant, ceux qui sont au pouvoir en Occident en sont également conscients.”

Vladimir Poutine en a profité pour affirmer qu’il était prêt au dialogue – mais à ses conditions, c’est plus que sous-entendu. Interrogé sur son éventuelle volonté d’attaquer la Pologne ou les pays baltes, et de s’en prendre à l’OTAN, il a eu des mots plus apaisés que lors de ses habituelles diatribes anti-occidentales: “Nous n’avons pas d’intérêts en Pologne, en Lettonie ou ailleurs. Pourquoi ferions-nous cela ?“.

Il a voulu convaincre les Américains de ne pas s’en mêler“, analyse la journaliste Anne Nivat, spécialiste de la Russie. “Tôt ou tard, les relations entre les deux pays reprendront”, a laissé entendre Vladimir Poutine.

Les confusions de Biden et le virage ukrainien

Dans le même temps, la campagne en vue des élections américaines prend une drôle de tournure. Les candidats démocrates et républicains pressentis, Joe Biden et Donald Trimp, ont franchi aisément les premières étapes de leur qualification interne. Après les déboires judiciaires de Donald Trump, les médias américains insistent désormais sur la santé mentale préoccupante de Joe Biden.

Visiblement fatigué, Joe Biden a multiplié les confusions, ces derniers jours. Après avoir confondu le président français Emmaneul Macron avec… François Mitterrand, il a relaté un épisode concernant la chancelière allemande Angela Merkel en la confondant avec… Helmut Kohl. Et après avoir dit qu’il “savait ce qu’il faisait”, il a parlé du président mexicain “Sissi” – le nom du président égyptien. De quoi susciter des inquiétudes et de quoi… nourrir évidemment le discours des partisans de Donald Trump.

Faut-il voir dans tout cela une campagne de désinformation soutenue et un virage pressenti à la fin de l’année? Plus que jamais, un retour de Donald Trump à la Maison-Blanche fait partie des possibles, avec bien des questions au sujet de sa position vis-à-vis du maître du Kremlin.

Pendant ce temps, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a remplacé son chef d’état major, l’ultra-populaire Valery Zaloujny, par Oleksandre Syrsky. Un changement qui intervient sur fond de tensions récurrentes entre Zelensky et Zaloujny. Son sucesseur est un militaire déterminé, réputé être davantage formé à la méthode russe et peu soucieux des vies humaines pour défendre le pays à tout prix. “Notre combat se poursuit et évolue chaque jour, a souligné Zaloujny, évoquant une discussion “sérieuse” avec le président. Les tâches de 2022 sont différentes de celles de 2024.”

Que réservera 2024 sur tous ces fronts? De nouveaux virages, sans aucun doute.

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