Les attaques en mer Rouge continuent à faire des ravages dans le fret maritime

Le port de Haifa, en Israël. Les rebelles Houthis indiquent attaquer les navires à destination d'Israël. (Photo by Mati Milstein/NurPhoto via Getty Images)

Les navires continuent à ne plus emprunter la mer Rouge. La capacité globale du fret maritime entre l’Asie et l’Europe serait donc en baisse de 20% ce trimestre, selon une estimation de Maersk. Il n’existe  pas de solutions pour y remédier.

A la fin de l’année dernière, les attaques en mer Rouge des rebelles Houthis du Yémen ont marqué l’actualité. Elles ont contraint de nombreuses compagnies maritimes à éviter la zone et à contourner tout le continent africain (trajet plus long et plus cher), malgré la présence d’une coalition militaire internationale.

Quelques mois plus tard, la situation n’a pas vraiment changé. Elle s’est même empirée. “La zone de risque s’est élargie et les attaques s’étendent de plus en plus loin au large”, explique le géant danois Maersk dans une note envoyée à ses clients que Reuters a pu consulter. “Cela a obligé nos navires à allonger leur voyage, ce qui entraîne des délais et des coûts supplémentaires pour acheminer votre cargaison jusqu’à sa destination pour le moment.”

Voilà évidemment un risque pour l’inflation. Elle est déjà en hausse en Belgique, et fait du surplace en Europe, en moyenne. Avec une hausse des frais de transport de nombreuses marchandises importées depuis l’Asie, il y a une certaine pression sur les prix.

Baisse de 15 à 20% de la capacité

Maersk indique qu’il s’attend à ce que la capacité de transport entre l’Asie et l’Europe, soit en baisse d’entre 15 et 20%, sur le deuxième trimestre. Il s’agit là du chiffre global du secteur, et pas seulement de la capacité de Maersk.

Comme les navires font le tour de l’Afrique, ils mettent plus de temps : 10 jours et 9.000 kilomètres de plus. Ce qui se répercute sur leur voyage retour, et le retard s’accumule. Mais c’est aussi au niveau des ports où il peut y avoir de la congestion. Des files se créent car plusieurs navires arrivent en même temps. Les équipements et capacités de stockage des ports sont donc aussi mis à l’épreuve, retrace la compagnie danoise.

Des pansements

Et les compagnies maritimes ne peuvent pas faire grand-chose pour améliorer la situation. Maersk, par exemple, indique que les navires circulent plus vite et que la capacité de conteneurs, par navire, est augmentée, dans les limites du possible.

Mais cela ne semblent être que des pansements, qui ne permettent pas de rattraper tout le retard pris par la déviation. Une fin des attaques et un rétablissement de la route via la mer Rouge et le Canal de Suez ne semble en tout cas pas encore en vue.

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