Le nombre de demandeurs d’asile en Europe a progressé de 50% en un an
Quelque 966.000 demandes d’asile ont été introduites l’an dernier dans les vingt-sept Etats membres de l’UE, ainsi qu’en Suisse et en Norvège, soit une progression de quelque 50% en un an.
Ce nombre de demandes d’asile est le plus élevé depuis la crise des réfugiés de 2016, selon des chiffres provisoires livrés mercredi par l’agence européenne de l’asile (EUAA). L’organe attribue cette forte augmentation à la levée des limitations des voyages imposées durant la pandémie, ainsi qu’à la montée de l’insécurité alimentaire dans le monde et différents conflits.
L’EUAA pointe aussi les flux secondaires de demandeurs d’asile, dont certains peuvent arriver en Europe sans visa dans un pays européen avant de se déplacer vers un autre et y solliciter l’asile. L’an dernier, le plus grand nombre de demandeurs étaient syriens (132.000) et afghans (129.000). Les arrivent en 3e position, avec un Turcs doublement des demandes (55.000). Les demandes de Vénézuéliens (51.000) et Colombiens (43.000) ont, elles, été multipliées par trois, tandis que le nombre de demandeurs du Bangladesh, de Géorgie, d’Inde et du Maroc ont, eux, aussi atteints de niveaux records.
Les chiffres fournis par l’agence européenne ne tiennent pas compte de quelque 4 millions d’Ukrainiens qui ont sollicité une protection temporaire après l’invasion de leur pays par la Russie.
Face à cette hausse des demandes, le nombre de décisions en 1re instance a lui aussi augmenté l’an dernier, mais pas dans les mêmes proportions. L’écart entre le nombre de demandes et les décisions n’a ainsi jamais été aussi important depuis 2015. Fin 2022, 636.000 dossiers étaient encore en attente d’une décision, soit une augmentation de 44% par rapport à 2021.
Le taux d’acceptation des demandes est aussi le plus élevé de ces cinq dernières années, avec un taux de quelque 40% en moyenne. Ce sont les Syriens, les Biélorusses et les Ukrainiens qui ont le plus de chances de bénéficier d’une décision positive.