A qui appartient le fabuleux trésor de plusieurs milliards d’euros du San José ?

L’épave du San José cacherait le « plus précieux trésor jamais découvert dans l’histoire de l’humanité ». Il est estimé à plus de 17 milliards d’euros. Le gouvernement colombien fait tout pour le récupérer, mais il n’est pas le seul.

Coulé en 1708 par les Britanniques au large des côtes colombiennes, le navire cacherait dans ses cales un formidable trésor. Selon les estimations, l’épave de San José renfermerait depuis plus de 300 ans plus de 200 tonnes d’or, d’argent et d’émeraudes ou encore plus de 11 millions de pièces de monnaie. C’est du moins ce qu’avance l’historienne Carla Rahn Phillips dans son livre The Treasure of the San Jose. Personne ne connaît exactement sa valeur, mais celle-ci oscillerait entre quelques milliards et plus de 17 milliards d’euros. Ces estimations sont basées sur ce que transportait le navire jumeau du San Jose, le San Joaquin. Ce dernier construit par le même constructeur naval était presque identique. Les deux navires étaient parmi les plus puissants de la flotte espagnole et devaient ramener les impôts qui étaient dus à la Couronne d’Espagne. Le San Joaquin a échappé à l’attaque des Britanniques et a pu poursuivre son voyage, ce qui fait que sa cargaison est parfaitement documentée.

Le Saint-Graal des épaves

Le gouvernement colombien vient d’annoncer que ce qui est considéré par beaucoup comme le « Saint-Graal des épaves » va être remonté des profondeurs. « C’est même l’une des priorités du gouvernement », a déclaré le ministre de la culture, Juan David Correa à Bloomberg. Le président colombien Gustavo Petro souhaite que ce soit chose faite avant la fin de son mandat, soit en 2026. Pourtant de son propre aveu, il n’est pas certain que ce projet aboutisse. Car si un accord avec une entreprise privée est envisageable, par exemple sous la forme d’un partenariat public-privé, plusieurs autres concurrents sont sur le pont et pourraient bien faire capoter le projet.

40 ans de rebondissements

En réalité cela fait plus de 40 ans que l’on cherche à récupérer le fabuleux trésor. Soit depuis qu’il a été retrouvé en 1981 par la société américaine Glocca Morra. Mais la difficulté technique, l’épave est à 950 mètres de fonds, va pousser l’entreprise à céder le site à condition d’avoir droit à la moitié du trésor. En 2007, la Cour suprême colombienne va encore confirmer la légalité de cet accord. Les choses en restent là jusqu’en 2015. Date à laquelle il y a un nouveau rebondissement à la saga. Le président colombien de l’époque, Juan Manuel Santos, déclare alors que la marine colombienne avec l’aide de la société Marine Archaeology Consultants (MAC) a trouvé le navire à un autre endroit.

Pour Sea Search Armada (SSA), a qui appartient Glocca Morra, c’est simplement des parties différentes du San José qui ont été dispersées dans les fonds marins. Et alors que les coordonnées étaient restées secrètes jusque-là, la SSA décide de rendre publiques les coordonnées géographiques du San José pour prouver que c’est bien elle qui avait bien découvert le navire en premier. Sea Search Armada entame également une procédure d’arbitrage à Londres et demande 10 milliards de dollars, soit l’équivalent de ce que vaudrait la moitié du trésor selon ses propres calculs. La procédure d’arbitrage est toujours en cours à Londres, selon Bloomberg. Pourtant, pour le gouvernement colombien, cette demande est et reste sans objet puisqu’ils ont « inspecté le site en question, mais n’y ont pas trouvé d’épave». Et si des images de l’épave en relativement bon état ont été révélées en juin 2022, le gouvernement ne divulguera par contre jamais le lieu exact de leur découverte.

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

La Colombie n’est pas le seul pays à revendiquer l’épave

La Colombie revendique l’épave et son contenu en vertu de la loi de 2013 sur le patrimoine culturel submergé qui stipule que les objets récupérés dans les eaux colombiennes appartiennent à l’État. Mais c’était sans compter l’Espagne. Elle aussi revendique l’épave se basant sur la convention de l’UNESCO sur le patrimoine culturel subaquatique et en arguant que le bateau lui appartenait. A ces deux pays s’ajoutent encore d’autres candidats potentiels. De nombreux objets de valeur se trouvant à bord du navire ont probablement été pillés dans des pays d’Amérique du Sud. Ceux-ci certains pourraient également revendiquer un droit sur une partie du trésor. Par exemple la nation indigène bolivienne Qhara Qhara.

La preuve que si trouver un trésor est une chose, le garder en est une autre.

Partner Content