Le secteur de l’hydrogène se voit doté d’un conseil
La filière hydrogène poursuit son développement. Une aide fédérale vient d’être allouée, une autre le sera avant l’été, la Wallonie va soutenir deux grands projets transnationaux et un conseil de l’hydrogène vient de voir le jour. Trois questions à Cédric Brüll, directeur du cluster Tweed (Technologie wallonne Energie – Environnement et Développement durable). Et trois réponses.
1. Où en est l’aide publique au secteur ?
Il y a presque 380 millions dédiés à l’hydrogène dans le plan de relance et presque 150 millions pour la partie wallonne. Si on y ajoute le volet infrastructure (la construction de corridors hydrogène par Fluxys), on atteint presque les 200 millions pour la Région. Des appels à projets sont lancés régulièrement et une enveloppe de 30 millions vient d’être validée pour six projets. Et 20 millions devraient en outre sortir avant l’été.
Sur les six projets choisis ici, trois touchent des acteurs wallons. Il y a une étude de faisabilité sur la captation du CO2 et sur la possibilité de mettre en œuvre une technologie de pyrolyse de méthane (pour fabriquer de l’hydrogène) sur une centrale au gaz Luminus à Seraing. Un deuxième projet vise à soutenir Hyve, le consortium formé par imec, Vito, Bekaert, Colruyt, Deme et John Cockerill qui concerne les électrolyses à membrane. Le troisième projet implique aussi John Cockerill et concerne la création d’un atelier d’assemblage pour électrolyseurs par le groupe.
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Voici un mois, la Région a validé la mise en œuvre de deux projets importants d’intérêt européen commun sur l’hydrogène qui mobilisent une enveloppe de 88 millions. Il s’agit d’un projet de Carmeuse et Engie de captation et d’utilisation du CO2, et de nouveau du projet de John Cockerill de construction d’électrolyseurs.
L’argent public est important parce que nous sommes dans un moment où l’on passe de l’innovation à l’investissement, et il faut accompagner les projets pilotes.
2. L’argent public est-il nécessaire ?
C’est important parce que nous sommes dans un moment où l’on passe de l’innovation à l’investissement, et il faut accompagner ces projets pilotes. Cet argent public s’ajoute aux investissements privés. En général, l’intensité de l’aide est en moyenne de 40 à 50% du total du financement du projet.
3. Et voici quelques jours, on a annoncé la naissance d’un conseil belge de l’hydrogène. Pourquoi ?
Ce conseil est géré par le privé. Huit entreprises (Engie, John Cockerill, Fluxys, Port d’Anvers-Bruges, ArcelorMittal, Ineos, Virya Energy et Sirris) ont été élues pour deux ans parmi les membres des clusters pour représenter le Belgian Hydrogen Council. A l’image de ce qui s’est fait en France, en Allemagne, etc., il s’agit d’avoir un conseil national qui regroupe les clusters régionaux (WaterstofNet et Cluster Tweed) et le fédéral afin de faire se rencontrer les divers maillons de la chaîne et de les faire travailler sur les mêmes objectifs, tels que standardiser les infrastructures, les certifications. Mais aussi pour promouvoir notre savoir-faire à l’international. Cela manquait cruellement.
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