Déchets nucléaires : le débat citoyen est lancé

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Cette photographie prise le 14 décembre 2022 montre l'aire de stockage provisoire des déchets nucléaires vitrifiés de l'usine de retraitement d'Orano la Hague, dans le nord-ouest de la France. © Getty Images
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

La Fondation Roi Baudouin mène, à la demande des autorités, une consultation pour baliser les choix stratégiques à mener pour l’enfouissement des déchets nucléaires.

Une année pour débattre du futur des déchets nucléaires en Belgique. La Fondation Roi Baudouin lance ce 19 avril un dialogue baptisé « présents pour le futur », à l’initiative de l’Ondraf, l’organisme chargé de gérer l’avenir de ces déchets en Belgique. Aucune décision définitive n’a encore été prise pour l’enfouissement des déchets les plus radioactifs, même si un enfouissement en profondeur tient la corde, a priori dans les couches d’argile que l’on trouve dans la région de Mol, en Campine.

Le sujet est évidemment de nature à inquiéter la population, qui connaît par ailleurs mal ses tenants et aboutissants. D’où ce débat pour préparer les esprits et nourrir le choix à venir.

Une préoccupation

« Les Belges sont assez préoccupés par la gestion des déchets radioactifs de haute activité et de longue durée de vie, comme le révèle une enquête de l’ULB et de la KU Leuven, précise la Fondation Roi Baudouin. Sur une échelle de 1 à 10, allant de ‘pas du tout préoccupé’ à ‘très préoccupé’, le score moyen lors de l’enquête menée auprès de 2.200 Belges est de 7,2. Cette gestion comporte en effet des risques pour la santé, mais peut aussi nuire à la planète et à la biodiversité. »

« En même temps, les Belges savent peu de choses sur cette question, estiment-ils eux-mêmes, précise-t-elle. Ttrop peu pour avoir leur mot à dire et influencer les décisions futures sur ce que nous devons faire de ces déchets. 46% des Belges ne se sentent pas compétents pour participer à un débat sur la gestion des déchets de haute radioactivité et 22% seulement s’estiment compétents. »

“Beaucoup à décider”

En réalité, le gouvernement fédéral privilégie l’option d’un enfouissement en profondeur sur le territoire belge, mais ne précise pas davantage la piste privilégiée. La décision du gouvernement fédéral est en outre ‘conditionnelle’. « Elle implique la possibilité de revenir sur ce choix, par exemple en cas de nouveaux développements conduisant à une solution préférable », souligne la Fondation Roi Baudouin.

Citoyens, monde associatif, pouvoirs locaux, partenaires directement impliqués dans la production et la gestion des déchets radioactifs, mais aussi aux jeunes, sont invités à prendre part à ce processus participatif. « Il reste beaucoup de démarches à faire et de décisions à prendre. Nous devons trouver des réponses à des questions telles que : quand prendrons-nous la décision définitive ? Comment déterminer l’emplacement précis du stockage ? Qui doit être impliqué dans ce type de décisions et comment organiser ces processus décisionnels ? Qui paiera la facture du stockage ? Partager un site de stockage avec d’autres pays est-il une option ? Tels sont les cinq thèmes clés de “Présents pour le futur. Dialogue sur l’avenir des déchets radioactifs”. »

Ce processus se terminera au printemps prochain, à l’avant-veille des prochaines élections législatives, qui devraient être organisées le 9 juin 2024.

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