“Respectueux de l’environnement”, “neutre pour le climat”: le marketing écolo trompeur sera bientôt interdit
Si aujourd’hui, nombre de consommateurs font davantage attention aux produits qu’ils achètent dans le but de protéger l’environnement, les marques ne jouent quant à elles pas toujours le jeu.
Produits “respectueux de l’environnement”, “verts”, “durables” ou encore “neutres pour le climat” : à mesure que le changement climatique et l’impact de la surconsommation gagnent en importance dans les consciences, c’est tout un jargon marketing qui s’est développé dans les publicités.
Un charabia écologique qui veut tout et rien dire, et dont certaines marques se servent pour paraître respectables écologiquement sans vraiment l’être dans les faits. Des pratiques commerciales “déloyales” auxquelles l’Union européenne veut mettre fin.
Une liste noire anti-greenwashing
Le Conseil de l’Union européenne, qui réunit les ministres des États membres, a ainsi arrêté cette semaine sa position sur cette directive visant à protéger les consommateurs contre ces pratiques malhonnêtes. Le Conseil va ensuite entamer des négociations avec le Parlement européen afin d’adopter formellement ce texte.
Concrètement, dans la directive, le Conseil propose d’interdire purement et simplement les allégations environnementales génériques comme énoncées plus haut. Ainsi, les producteurs ne seraient plus autorisés à faire la publicité de leurs produits en des termes aussi “généraux” en l’absence de justification de leurs allégations par un régime de certification (soit un label officiel) accessible au public.
Pour se faire, seuls les labels de durabilité fondés sur des régimes de certification officiels, enregistrés comme marques de certification ou établis par les autorités publiques seraient autorisés. Ce qui éviterait toute confusion ou manipulation du consommateur. Une “liste noire” répertoriera également toutes les pratiques commerciales interdites en toutes circonstances.
Savoir si un produit est réparable ou non
En plus de ce marketing écolo trompeur, les leaders européens souhaitent aussi s’attaquer à l’obsolescence programmée. Ces produits qui se cassent plus tôt que prévu ou dont la réparation est trop difficile ou trop chère.
En effet, pour le Conseil, le fait de ne pas informer les consommateurs lorsqu’un bien a une durée de vie limitée, et parfois intentionnellement, est considéré comme une pratique commerciale déloyale. Pour lui, les consommateurs devraient aussi être avertis si le produit n’est pas compatible avec certains accessoires. Il sera également interdit de présenter des biens comme étant réparables alors qu’ils ne le sont pas.
Pour aller plus loin, l’UE veut introduire une “garantie commerciale de durabilité”. C’est-à-dire que le producteur s’engage à ce que le bien qu’il vend conserve certaines fonctionnalités ou atteigne un certain niveau de performance pendant une période déterminée. Pour cela, un format graphique harmonisé (soit un logo visuel unique) va être édité pour informer clairement les consommateurs de ces garanties de durabilité.
Une fois la directive adoptée, le Conseil propose que les États membres aient un délai de 18 à 24 mois pour transposer ces mesures sur leur marché économique.
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