Planter des arbres pour sauver le climat : Go Forest lance un outil pour calculer la crédibilité des entreprises  

Forets

Planter des arbres pour sauver la planète, l’initiative des entreprises qui se lancent dans un tel projet écologique est louable. Pourtant, le risque est grand de tomber les deux pieds joints dans le greenwashing.

A l’occasion de la Journée de la Terre ce samedi 22 avril, l’accélérateur belge de plantation d’arbres Go Forest a réalisé une étude sur la crédibilité de l’action climatique des entreprises. La société lance dans la foulée un outil – le “Credibili-Tree” – qui donne une idée du nombre d’arbres que les sociétés devraient idéalement planter pour répondre aux attentes du marché.

Cette étude auprès de 1000 consommateurs belges a été menée en collaboration avec Gino Verleye, professeur à l’université de Gand et l’agence de communication Bubka. Il en ressort que les consommateurs belges comptent énormément sur les entreprises pour qu’elles agissent en faveur du climat.

Parmi les sondés, ils sont 83 % à vouloir que les entreprises prennent la tête de la transition durable. 68 % veulent que les marques les aident à consommer de manière plus durable.Toutefois, les consommateurs accordent actuellement peu de crédibilité à l’action des entreprises en faveur du climat et la considèrent souvent comme du greenwashing. Ainsi, un peu moins de 10% des campagnes durables sont estimées crédibles pour les consommateurs.

Risque de greenwashing

La quasi-totalité des consommateurs (95%) est d’avis que la plantation d’arbres par les entreprises est une action climatique valable, mais ils ne la considèrent vraiment sérieuse que tant que le nombre d’arbres atteint une limite psychologique différente pour chaque entreprise et pour chaque secteur, selon les résultats de la recherche initiée par Go Forest.

Lorsque la crédibilité est faible, les actions positives en faveur du climat, telles que la plantation d’arbres, risquent même d’être perçues comme de l’écoblanchiment. Pour déterminer la barrière psychologique qui rend un projet de plantation d’arbres crédible aux yeux du public, Go Forest a étudié la perception qu’ont les consommateurs des entreprises de dix-neuf secteurs d’activité en se basant sur leur nombre d’employés.

« Chaque arbre est important et a un impact positif. Nous voulons montrer aux entreprises ce que les consommateurs pensent objectivement des arbres plantés afin que leurs actions soient crédibles », explique à Trends Tendances Sarah Parent, cofondatrice et CEO de Go Forest.

Chaque arbre est important et a un impact positif

Sarah Parent, CEO de Go Forest.

Un nombre minimum d’arbres nécessaire

En règle générale, le nombre d’arbres à planter par une entreprise pour être crédible est en corrélation avec son nombre d’employés.

 « Nous avons constaté qu’un nombre minimum d’arbres est nécessaire pour que l’entreprise bénéficie d’une image positive grâce à la plantation d’arbres. Par exemple, lorsqu’une boulangerie locale plante 200 arbres, cette initiative est perçue comme très sympathique et efficace. Mais lorsqu’une multinationale plante le même nombre d’arbres, la plupart d’entre nous vont s’interroger sur l’impact positif de cette initiative par rapport à celle de la petite boulangerie», commente Sarah Parent.  

Selon les secteurs, les attentes de plantations d’arbres sont aussi très différentes. Les entreprises locales s’en sortent relativement bien avec une crédibilité de 46 %, mais ce chiffre tombe à 22 % pour les entreprises durables, 18 % pour les PME et 14 % pour les multinationales. “Il est assez frappant de constater que les consommateurs ont moins d’attentes à l’égard du secteur de la mode, étant donné qu’il est déjà particulièrement polluant“, note Sarah Parent.

Les consommateurs ont moins d’attentes à l’égard du secteur de la mode, étant donné qu’il est déjà particulièrement polluant

Sarah Parent, CEO de Go Forest

« Plus précisément, les attentes les plus importantes concernent plusieurs groupes, à savoir le secteur des voyages et des loisirs, les fournisseurs d’énergie, le secteur de l’informatique et de l’imprimerie, les pouvoirs publics et le secteur de la santé. Les entreprises de ces secteurs peuvent s’attendre à un plus grand nombre d’arbres recommandés à planter », complète la CEO (Chief Ecological Officer) de 35 ans.

Pour éviter de tomber dans le greenwashing et atteindre le niveau de crédibilité souhaité, une entreprise peut se concentrer sur les facteurs suivants émet la cofondatrice de Go Forest: l’honnêteté, l’engagement, l’urgence, la valeur partagée et la clarté dans les détails.

Un outil pour calculer le nombre d’arbres à planter

Il s’avère également que la génération Z ( les personnes âgées de 12 à 27 ans aujourd’hui ) attend beaucoup plus d’une entreprise dans ses actions pour le climat. Elle doit ainsi planter en moyenne 25 % d’arbres en plus, révèle l’étude. « Les chiffres qui ressortent de l’étude révèlent aussi que les entreprises plantent 80 fois moins d’arbres que ce que le consommateur estime être crédible », ajoute Sarah Parent.

Grâce aux données recueillies dans le cadre de cette recherche, Go Forest lance un outil à destination des entreprises. Baptisé le « Credibili-Tree », il donne une idée du nombre d’arbres qu’elles devraient idéalement planter en fonction de leur taille et de leur secteur pour répondre aux attentes du marché. « En rendant l’outil accessible à toutes les entreprises, nous voulons leur apporter soutien et confiance dans la planification de leurs actions en faveur du climat », conclut Sarah Parent.

Go Forest a été créé en septembre 2020 et a depuis planté près d’un demi-million d’arbres.

Sarah Parent, PDG et cofondatrice de Go Forest. © Retopia

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