Débat des présidents: les six questions qui piquent aux présidents de partis (vidéo)

Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Le MR est-il le parti des riches? Paul Magnette démissionnera-t-il si le PS perd? Le PTB ne sert-il à rien? Voici six questions qui fâchent, posées aux principaux intéressés.

A la fin de notre grand débat des présidents de partis, mercredi soir sur Trends-Tendances, Amid Faljaoui, directeur de la rédaction, a directement interpellé les six figures clés de la Belgique francophone. Avec un ton piquant. Retrouvez la vidéo ci-dessus et le verbatim.

Le MR, “parti populaire”

Lors du débat, Georges-Louis Bouchez a été qualifié à de nombreuses reprises de “partis des riches” par Raoul Hedebouw et mis à l’écart de façon ostentatoire par Jean-Marc Nollet (Ecolo) ou méprisé par Paul Magnette (PS) – mais qui ne méprise-t-il pas? Le MR est-il le parti des travailleurs ou des rentiers, notamment au vu de sa position sur les droits d’auteurs ou la taxe sur les comptes-titres? “Le droit n’a pas changé, il se réfère à la législation européenne, ces droits d’auteurs continuent à s’appliquer pour les oeuvres informatiques. J’invite toutes les entreprises de l’IT et les usagers à aller en justice parce qu’ils gagneront. Pour le reste, le MR n’a pas pris un virage à droite, il a pris un virage populaire, je l’assume totalement. On est beaucoup plus en phase avec le terrain.”

Le PTB secoue la gauche

Raoul Hedebouw, président du PTB, restera-t-il, quant à lui, le détenteur du portefeuille de la parole, mais refuse-t-il tout compromis? Confond-il ce mot avec le mot “compromission”? ‘C’est le coeur du débat, réplique-t-il. Ces vingt-trente dernières années, la gauche traditionnelle s’est trop adaptée au systèmé économique néolibéral. Oui, il faut avoir des ruptures pour dire aux gens que quelque chose va changer. Or, la gauche n’a rien changé pour les gens en matière de taxation des fortunes, de blocage des salaires, de pensions… Que le parti des rentiers que le MR défende le riche, on est au courant, nous avons besoin d’un débat au sein de la gauche.”

Le PS “assume ses responsabilités”

Paul Magnette, président du PS, ne cesse de tier à boulets rouges sur le PTB, dans la lignée de son insulte récente: des “couillons”. Craint-il de descendre à nouveau sous son seuil historique, comme en 2019? “Mon objectif, c’est évidemment que le PS reste le premier parti en Wallonie et à Bruxelles, comme on l’était il y a cinq ans. Le travail que l’on a accompli montre que nous respectons nos engagements. On s’était engagé à relever le salaire minimum et la pension minimum, on l’a fait. On avait promis de refinancer les soins de santé, on l’a fait. On avait promis de relever les basses allocations, on l’a fait. Je prendrais toute l’émission pour faire le bilan du PS. Sans arrogance, je dis: nous, on prend nos responsabilités on prend des risques et on arrache des choses pour les gens.”

Les Engagés “de retour aux manettes”

Maxime Prévot, président des Engagés, a ouvert sa liste à des personnalités à des sociétés civiles et refondé son programme. Est-ce un parti de centre-droit ou l’ancien CDH, parti auxiliaire du PS? “En confiant des têtes de liste à des personnalités issues de la société civile, on va permettre au parlement d’être irrigué par cette expérience de terrain différente de l’entre-soi politique, souligne-t-il. Nous avons un programme crédible et j’espère que la force centriste pourra de nouveau devenir un axe central des prochains exécutifs. Si j’ai fais le choix de l’opposition en 2019 par respect des électeurs, je compte bien être aux manettes dans les gouvernements à partir du 9 juin prochain.”

DéFi et son rapport de force interne

François De Smet, président de DéFi, est-il affecté quant à lui par les tensions internes au sein de son parti et les attaques à répétition de son prédécesseur, Olivier Maingain? “Ce qui se passe chez DéFi, c’est précisément la conséquence du fait qu’un passage de flambeau a été fait, réplique-t-il. Tout le monde ne l’accepte pas, mais la fameuse liste (régionale bruxelloise) qui fait débat a été vote à 84%, ce qui traduit un rapport de forces.”

Ecolo rompt avec le MR

Ecolo déclare ouvertement son souhait de mettre en place une majorité sans le MR. Et il rompt ouvertement avec les libéraux sur un dossier clé de cette fin de législature, le décret paysage de l’enseignement supérieur francophone. “Cela fait longtemps qu’en tant qu’écologistes, nous sommes préoccupés par cette réforme Glatigny (ministre MR de l’Enseignement supérieur). Aujourd’hui, il faut avoir le courage politique de reconnaître que si on ne change pas, on court à la catastrophe pour de nombreux jeunes. Je demande au MR de retirer ce décret. Et s’il le faut, nous prendrons mes initiartives nécessaires pour y arriver.”

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