Comment vendre vos bitcoins et encaisser sur votre compte en euros les gains de vos investissements?

Patrick Claerhout Patrick Claerhout is redacteur bij Trends.

Si vous souhaitez encaisser vos investissements en bitcoins pour les déposer en euros sur un compte bancaire belge, vous devez tenir compte de certaines obligations et restrictions.

Le bitcoin cotant à près de 100.000 dollars, certains investisseurs pourraient être tentés de vendre. Et si en soi, la monétisation des bitcoins ne pose pas de problème, il y a néanmoins quelques éléments à prendre en compte.

Tout d’abord, il vous faut choisir une plateforme fiable pour vendre des bitcoins. La débâcle de la plateforme belge Bit4You a montré qu’elles ne le sont pas toutes… Conseil : choisissez donc une plateforme reconnue pour sa sécurité et ses paiements sûrs.

Deuxièmement, la conversion de vos bitcoins en euros implique généralement des frais de transaction. Ceux-ci peuvent varier considérablement d’une plateforme à l’autre. Ils varient également en fonction du montant de la transaction. Conseil : assurez-vous de bien comprendre les frais avant de commencer à vendre afin de ne pas être surpris par des coûts inattendus.

Troisièmement, il est essentiel que la plateforme sur laquelle vous allez vendre vos bitcoins soit enregistrée en Belgique. Si ce n’est pas le cas, vous ne pouvez pas faire l’encaissement en euros, selon les spécialistes de crypto.be. Conseil : vérifiez si la plateforme choisie est effectivement enregistrée dans notre pays et si elle vous permet de convertir l’investissement en euros.

Attention au blanchiment !

Si l’argent aboutit finalement sur votre compte bancaire belge, il reste encore un obstacle à franchir : la banque. Les banques belges doivent se conformer à des règles strictes en matière de lutte contre le blanchiment d’argent. Si des sommes importantes apparaissent sur un compte ou si des transactions anormales sont détectées, elles vérifieront l’origine de l’argent. Vous devez donc être en mesure de prouver que les sommes encaissées proviennent des plus-values que vous avez réalisées sur vos cryptomonnaies.

« Les règles de la lutte contre le blanchiment d’argent imposent aux banques de n’accepter que de l’argent dont l’origine peut être prouvée », explique Isabelle Marchand, la porte-parole de la fédération bancaire Febelfin. « Avec les investissements en cryptomonnaies, il est parfois difficile de documenter la trajectoire complète de l’argent, car elle implique souvent de multiples transactions. »

Isabelle Marchand souligne que les criminels utilisent souvent les cryptomonnaies pour blanchir de l’argent obtenu illégalement. « Il est donc crucial que les investisseurs en cryptomonnaies conservent des documents prouvant l’origine des capitaux investis. »

Traçabilité

Selon Mme Marchand, les banques évaluent au cas par cas.

Elle donne quelques exemples types : « Si quelqu’un a acheté des bitcoins sur une plateforme et les a revendus par la suite, et qu’il peut le prouver à l’aide de relevés et d’un historique, il pourra généralement déposer facilement les bénéfices sur un compte bancaire. La situation devient plus complexe si un client a investi de l’argent en bitcoins sur la plateforme A et a investi les bénéfices dans une autre devise par l’intermédiaire d’une autre plateforme, qui n’est pas réglementée, par exemple. Lorsque vous commencez à transférer de l’argent d’une plateforme à l’autre, vous obtenez un suivi beaucoup moins clair et il y a plus de risques que l’origine ne puisse plus être prouvée et que la banque ne puisse pas l’accepter en raison du risque de blanchiment d’argent ».

Implications fiscales

« Les banques vérifient à la fois l’origine et l’historique des actifs, mais elles doivent aussi s’assurer qu’il n’y a pas de fraude fiscale, c’est-à-dire que l’impôt sur les plus-values est payé correctement », ajoute l’expert fiscal Thomas Spaas.

M. Spaas explique qu’aucun impôt n’est dû sur la possession de cryptomonnaies, mais éventuellement sur la plus-value réalisée lors de leur vente. Il distingue trois régimes fiscaux pour les cryptoactifs.

La première catégorie est celle de l’amateur ou du « bon père de famille », qui investit dans les cryptomonnaies en tant que passe-temps ou à long terme sans prendre de risques majeurs. Cette personne ne doit pas payer d’impôt sur les plus-values réalisées. Les caractéristiques d’un bon père de famille sont une stratégie d’achat et de conservation et l’absence de transactions risquées.

Les spéculateurs constituent une deuxième catégorie. « Si vous achetez et vendez fréquemment des cryptomonnaies dans le but de réaliser des bénéfices à court terme, les autorités fiscales vous considèrent comme un négociant privé et il s’agit d’une spéculation », explique M. Spaas. « Dans ce cas, les gains sont imposables en tant que « revenus divers » au taux de 33 %. » Les investissements à long terme restent exonérés d’impôt, selon M. Spaas.

Troisièmement, les traders professionnels : « Lorsque le trading de cryptomonnaies est votre profession, vous tombez sous le coup des règles relatives aux revenus professionnels », explique M. Spaas. « Le taux d’imposition dans ce cas varie en fonction de votre revenu dans une fourchette comprise entre 25 et 50 %. »

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content