” Château Kairos. Cueillir l’éternité dans l’instant. “ C’est le titre complet de l’expérience aussi visuelle que sonore proposée dans ce ténébreux château du Brabant flamand, proche de Bruxelles. Sur des musiques cérémonieuses, de Bach à Arvo Pärt, la déambulation commence par une installation d’Olga Kisseleva : mettez votre main sur un appareil cousin de celui rencontré aux frontières et il vous donnera votre niveau de stress et votre état émotionnel. Le parcours se poursuit dans le cadre ancien du château, garni des suppléments artistiques de l’expo, sources de décalages multiples. Comme la vidéo du Belge Hans Op de Beeck installée dans la chambre d’Egmont, ou encore ce mobile de Susumu Shingu surplombant un escalier interdit… La commissaire néerlandaise Joke Hermsen a traité la vision de Kairos, référence antique dans la mesure du temps, en cherchant des oeuvres décalées dans un espace qui, lui aussi, défie toute linéarité. Ainsi, au détour d’un couloir, trône cette Grandfather Clock de Maarten Baas, où un homme dessine de l’intérieur de l’horloge, le temps qui passe. Un instant, on hésite : et si cette image digitale ne l’était pas vraiment ?
Jusqu’au 18 juin au Château de Gaasbeek, www.kasteelvangaasbeek.be
Par Philippe Cornet
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