Olivier Onclin (Belfius): “Nous avons voulu éviter tout soupçon d’intervention du politique”

Olivier Onclin
Olivier Onclin, le patron du retail de Belfius . © Belga
Sebastien Buron
Sebastien Buron Journaliste Trends-Tendances

Le patron du retail de Belfius précise que l’actionnariat public de la banque n’est pour rien dans sa décision de relever les taux sur ses livrets.

Belfius a donc ouvert le bal d’une (légère) augmentation des taux sur le compte d’épargne. A partir du 1er juillet, le rendement global de son compte Fidelity passera à 1,25 %, contre 0,8 % actuellement. Le taux de son compte classique passera lui de 0,5 % à 0,9 %.

On le sait, Belfius est détenue à 100 % par l’Etat. Est-ce un hasard si c’est la première des quatre grandes banques à répondre au message du gouvernement qui réclamait de meilleurs taux sur les livrets ?

La décision de relever les taux a été prise il y a trois semaines, c’est-à-dire bien avant que le débat sur le niveau des taux sur les livrets d’épargne n’atterisse sur la place publique. Je peux vous le prouver. Elle a été notifiée au régulateur, la BCE en l’occurrence.

Pourquoi avoir alors attendu de l’annoncer ?

L’affaire bpost a rendu les choses plus compliquées. Si nous avons attendu trois semaines avant de communiquer, c’est parce que nous avons voulu éviter tout soupçon d’intervention du politique dans notre gestion. Belfius a beau être détenue à 100 % par l’Etat, le management prend ses décisions de manière totalement indépendante et selon des règles de gouvernance très strictes. Décider des tarifs appliqués au compte d’épargne est quelque chose de complexe. Ce sont des décisions qui doivent être réfléchies. Il faut bien prendre en compte tous les éléments qui sous-tendent une hausse tarifaire, à commencer par l’équilibre bilantaire entre les dépôts et les crédits.

La hausse que vous annoncez reste limitée. Elle passe en outre par la prime de fidélité qui ne s’appliquera directement qu’aux nouveaux versements effectués après le 1er juillet. C’est un peu facile, non ?

A nouveau, les hausses tarifaires sont des décisions déterminantes qui doivent garantir non seulement la confiance et la satisfaction des clients mais aussi notre stabilité financière. Le compte d’épargne est un produit bancaire qui garantit une disponibilité entière de ses avoirs au client. Pour un client qui veut pleinement profiter des conditions de marché, et qui n’a pas de souci pour la partie liquide de son épargne, il faut se tourner vers d’autres produits qui offrent une garantie du capital et qui sont liés aux taux d’intérêt tels que les placements obligataires ou ceux de la branche 21.

Le débat sur d’éventuelles initiatives légales visant à doper le rendement du livret est-il clos en ce qui vous concerne ?

J’espère en tout cas une chose, c’est que les décisions de gestion quotidienne d’une banque ne soient pas déterminées par des lois. Tous les administrateurs d’une banque sont tenus responsables des décisions qu’ils prennent en la matière. Que le livret d’épargne, qui est une source de financement importante pour les banques, soit organisé par une loi tout en faisant porter la responsabilité aux administrateurs ne me paraît pas être une bonne idée.

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