Les grandes banques occidentales versent 800 millions d’euros dans les caisses de Poutine

Les banques occidentales encore actives en Russie ont vu leurs profits exploser l’année dernière. Elles ont, dans la foulée, payé 800 millions d’euros d’impôts. C’est quatre fois plus qu’avant la guerre.

Les banques occidentales sont beaucoup moins nombreuses depuis le début du conflit en Ukraine. Mais celles qui sont restées se portent bien, voire merveilleusement bien. Les 7 plus grandes d’entre elles (Raiffeisen Bank, UniCredit, ING, Commerzbank, Deutsche Bank, Intesa Sanpaolo et OTP) ont affiché un bénéfice conjoint de 3 milliards d’euros. Selon le Financial Times, elles ont dû payer pas moins de 800 millions d’euros aux impôts russes. De quoi alimenter indirectement et involontairement les caisses de Poutine. Selon le Financial Times, c’est là un exemple de la façon dont les entreprises étrangères qui restent dans le pays aident le Kremlin à maintenir la stabilité financière.

D’autant plus qu’en tant que banques étrangères elles participent malgré elles à l’effort de guerre. Elles sont ainsi obligées d’accorder des reports de paiement pour tous les prêts du personnel militaire et les dettes des soldats russes tués ou mutilés sont annulées.

Pas vraiment sur le départ

Ces mêmes banques avaient pourtant promis de réduire leurs avoirs en Russie. Mais entre promesses et réalité, il y a souvent un monde. Si, sur les 7 banques citées, la Deutsche Bank, la banque hongroise OTP et la banque allemande Commerzbank ont effectivement considérablement réduit leur présence en Russie, seule Intesa serait véritablement sur le point de partir.

À leur défense, leurs fonds sont bloqués en Russie. Tout départ d’une entreprise occidentale doit se faire avec l’aval de Poutine. Ce qui ne se passe quasiment jamais. Juridiquement coincé, le moindre faux pas peut signifier la perte sèche des avoirs bloqués sur les comptes russes.

Rester offre quelques avantages

Et puis rester offre tout de même quelques avantages. Ainsi, ING, par exemple, aurait selon De Standaard vu ses profits en Russie passer de 3 à 151 millions d’euros. Selon la banque ce serait néanmoins « surtout un bénéfice théorique » puisque «les autorités russes n’autorisent pas notre filiale en Russie à verser des dividendes ou à effectuer d’autres paiements matériels »

Mais loin devant ING, la banque occidentale la plus active en Russie est la banque autrichienne Raiffaisen Bank. Elle afficherait un bénéfice de 1.8 milliards d’euros. C’est tout simplement la moitié des bénéfices de la banque qui est fait en Russie (alors qu’avant la guerre ce n’était qu’un tiers). On comprend mieux pourquoi, malgré la pression croissante de la Banque centrale européenne (BCE) et du ministère américain des Finances, elle ne semble pas très pressée de quitter la Russie.

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