La banque américaine en difficulté New York Community Bank (NYCB) ravive les craintes de faillites
La New York Community Bank (NYCB), une banque américaine en difficulté, suscite des inquiétudes quant à une possible faillite.
Un an après les défaillances de la Silicon Valley Bank et d’autres banques régionales aux Etats-Unis, ces institutions restent perçues comme fragiles. La New York Community Bank (NYCB) fait souffler un nouveau vent de panique sur le secteur. Pour calmer les esprits, elle vient d’annoncer la levée d’un milliard de dollars auprès de plusieurs fonds d’investissement menés par Liberty Strategic Capital, le fonds de l’ancien secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin.
Suite à des rapports sur la recherche de liquidités, les actions de la banque avaient chuté de près de 45% ce mercredi 6 mars, mais ont rebondi de 31% après l’annonce de l’accord, pour finalement clôturer 7% plus haut, rapporte CNN. Malgré la baisse initiale du cours de l’action en dessous de 2 dollars, abandonnant plus de 80% en cinq semaines, la perspective de survie de l’institution bancaire semble toutefois s’améliorer après ce renflouement, selon l’analyste financier Christopher McGratty (KBW) cité par Reuters.
Les déboires de la banque américaine remontent à la fin janvier. La NYCB avait alors annoncé des pertes et des provisions plus importantes que prévu sur des prêts immobiliers commerciaux, ravivant les préoccupations liées aux défaillances des banques régionales américaines. Contrairement à d’autres banques qui ont connu des fuites de dépôts et des pertes sur des obligations ou des cryptomonnaies, les difficultés de la NYCB sont principalement liées à la crise immobilière commerciale aux États-Unis, surtout des tours de bureaux. Des difficultés accentuées par le télétravail qui a laissé de nombreux bureaux vides. Selon les données de Moody’s Analytics, au dernier trimestre de 2023, 19,6% des bureaux dans les grandes villes américaines comme New York étaient déserts, soit la proportion la plus élevée depuis le début des relevés en 1979.
Un risque de « bank run » ?
Il reste à voir si les clients maintiendront leurs dépôts à la NYCB compte tenu des développements récents ou si la banque va assister à ce qu’on appelle dans le jargon un « bank run ». Une mise à jour le mois dernier indiquait que les dépôts étaient stables, voire en légère augmentation au dernier trimestre de 2023, selon CNN. Cependant, la banque a également signalé des « faiblesses significatives » dans ses contrôles, entraînant une perte de 2,4 milliards de dollars au dernier trimestre. Le retard dans la publication du rapport financier annuel, repoussé au 15 mars, évoque des similitudes inquiétantes avec la First Republic Bank avant son effondrement l’année dernière, laissent entendre certains analystes financiers.
First Republic Bank avait eu également besoin de renflouement d’argent d’urgence peu de temps avant sa chute. Les inquiétudes persistent donc quant aux retraits de fonds par les déposants. De plus, précise CNN, la rétrogradation récente de la NYCB en catégorie spéculative par Moody’s Investors Service et Fitch Ratings est préoccupante, car de nombreux déposants exigent des notations de crédit plus élevées pour conserver leur argent.
Quels risques en Europe ?
Il n’est pas exclu que la crise de l’immobilier commercial se propage à d’autres banques aux Etats-Unis. Les établissements régionaux américains de taille moyenne, avec des actifs compris entre 10 et 250 milliards de dollars, présentent le plus grand risque. Ils représentent environ 80% des prêts au secteur, analyse L’Echo sur son site. En revanche, les grandes banques telles que JPMorgan et Bank of America sont relativement moins affectées.
Une éventuelle faillite de NYCB pourrait-elle avoir des répercussions sur le Vieux Continent ? En Europe, les banques régionales allemandes sont principalement concernées, d’après une note de Morgan Stanley consultée par le quotidien économique. Cependant, Morgan Stanley souligne que les problèmes liés à l’immobilier ne devraient pas entraîner un événement systémique, mais plutôt des impacts limités sur certaines banques. Un exemple concret est la Deutsche Pfandbriefbank, qui a récemment annoncé qu’elle renoncerait au versement de dividendes pour l’exercice 2023. La banque a préféré conserver ses bénéfices pour renforcer son capital, augmentant considérablement ses provisions pour pertes par rapport à l’année précédente, en raison des troubles dans le secteur de l’immobilier commercial américain, rapporte L’Echo.
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