Banques: la tentation autoritaire avortée des politiques… jusqu’ici

Alexander De Croo et Frank Vandenbroucke (Vooruit). BELGA PHOTO JAMES ARTHUR GEKIERE
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Les libéraux oeuvrent à un accord avec le secteur pour une meilleure information au sujet des taux d’épargne. Les socialistes plaident pour une approche plus musclée. Le débat rebondira à la rentrée.

La nouvelle hausse attendue des taux annoncée ce jeudi par la Banque centrale européenne va raviver le débat en Belgique sur les taux d’épargne proposé par les banques. En dépit de hausses annoncées en ordre dispersé, ceux-ci restent à un niveau bien bas, sous les 0,5% en moyenne. Et bien des augmentations ne concernent que les nouveaux comptes ouverts pour la circonstance.

Politiquement, cela bouillonne. Plusieurs ténors du gouvernement De Croo ont annoncé leur volonté de contraindre les banques à relever leur taux de manière plus substantielle, mais cela coince jusqu’ici. Faute d’entente politique sur le sujet (refrain connu). Mais aussi parce que le régulateur limite les possibilités. La Banque nationale est attentive à ce que le secteur bancaire reste en bonne santé. Pas question de le fragiliser.

La méthode douce

Après avoir gonflé les muscles, les libéraux ont davantage opté pour la concertation. Comme le rappelle Le Soir ce jeudi, la secrétaire d’Etat Alexia Bertrand (Open VLD), en charge du Budget mais aussi de la Protection des consommateurs, prépare un protocole négocié avec le secteur: il s’agirait de demander aux banques de s’engager sur une plus grande transparence en la matière et de favoriser la mobilité interbancaire.

Concrètement, les banques seraient tenues d’informer plus clairement les clients sur les intérêts versés, de leur faire savoir si des propositions plus intéressantes existent au sein de la banque et de renvoyer vers les sites permettant de changer de banque. Le secteur n’a pas encore donné son avis. Mais ce ne sont là que des “demi-mesures” pour les associations de protection des consommateurs.

La méthode musclée

A gauche de la Vivaldi, on considère aussi que ce souci de transparence et de mobilité, s’il est souhaitable, reste bien trop accommodant. On plaide pour une approche plus autoritaire.

Vooruit est en pointe sur le sujet, qui souhaite contraindre les banques à proposer aux clients de réorienter leur épargne vers le taux le plus offrant. Le parti socialiste flamand souhaite aussi des mesures concernant les taux hypothécaires, frein à la mobilité.

Socialistes et écologistes, tant francophones que flamands, plaident en choeur pour un taux bonifié sur la première tranche d’épargne. Une façon de soutenir les petits épargnants. Mais la Banque nationale veille au grain et a renddu un avis négatif: pas question de déstabiliser le système.

Le débat va rebondir à la rentrée de septembre. Des auditions sont prévues au parlement. En attendant, la Banque centrale européenne poursuit son oeuvre. Cela témoigne de l’impuissance du politique. Et de la division de la Vivaldi entre gauche et droite. Refrain connu.

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