Avec le CNG, mettre les gaz coûte moins cher et c’est bon pour l’environnement

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Urbain Vandormael Spécialiste voitures  

Il existe diverses solutions pour mieux combiner automobile et respect de l’environnement. Rouler au gaz est l’une de ces solutions. Les conducteurs écoresponsables ont le choix entre le LPG (gaz de pétrole liquéfié) et le CNG (gaz naturel comprimé). Si le premier semble “out”, le second est très “in”…

Rouler au gaz, ce n’est pas nouveau. Dans notre pays et aux Pays-Bas, le gaz de pétrole liquéfié (LPG) a été assez populaire durant des décennies. À la pompe, ce carburant était sensiblement moins cher que l’essence ou le gazole. Le LPG est un sous-produit qui résulte du raffinage du pétrole. Composé d’un mélange de propane et de butane, ce gaz est comprimé sous une pression de 5 à 7 bars. Le gaz naturel comprimé (CNG) est plus récent. Il s’agit simplement du gaz naturel bien connu qui est utilisé pour chauffer nos logements. Pour être utilisé par une voiture, ce gaz naturel, composé essentiellement de méthane, est ensuite comprimé ou liquéfié. Pour transporter le gaz naturel, le réseau souterrain de transport et de distribution peut être utilisé, ce qui réduit le nombre de camions-citernes sur les routes.

LPG : les avantages ne suffisent plus face aux inconvénients

Le LPG avait l’avantage de bénéficier d’une grande différence de prix par rapport à l’essence et au gazole. Les émissions de CO2 et NOx inférieures d’une voiture roulant au LPG étaient également appréciées même si elles constituaient rarement un argument de vente déterminant.

Le LPG avait et a également des inconvénients. Le réservoir doit être installé séparément et réduit l’espace disponible dans le coffre. Il est possible d’éviter cela en intégrant le réservoir à gaz dans le logement prévu pour la roue de secours. Une solution de fortune. L’adaptation du moteur doit être réalisée par un spécialiste. Il existe un risque que tout ne se passe pas parfaitement, avec à la clé des dommages sérieux pour le moteur. Le coût du placement du réservoir additionnel et de la transformation du moteur peut rapidement s’élever à plusieurs milliers d’euros. Le LPG n’est pas compatible avec les moteurs Diesel alors que ce type de motorisation a connu au cours des vingt dernières années un essor important dans notre pays. L’interdiction pour les voitures fonctionnant au LPG d’accéder aux parkings souterrains n’a pas contribué non plus à l’image de ces véhicules ou à leur succès à grande échelle.

Le LPG était relativement populaire en Belgique et aux Pays-Bas, mais dans les pays voisins, les ventes de modèles au LPG n’ont jamais réellement décollé. Les marques n’ont jamais pris des initiatives pour favoriser ce carburant. Et en cas de panne de moteur, il était souvent difficile de déterminer qui était responsable et qui devait supporter les frais : était-ce le fournisseur de l’installation LPG, l’installateur ou la marque proposant un moteur fragile ?

Conclusion : en additionnant les avantages et les inconvénients du LPG, ces derniers ont fini par avoir raison des atouts du système. Par ailleurs, aujourd’hui encore survit cette croyance que rouler au LPG présente un risque d’explosion. Cela n’a jamais été prouvé. Mais c’est la perception qui existe de ce carburant, contraint de se battre en silence pour sa survie.

CNG : plus d’énergie et moins de CO2

Les lettres CNG signifient “Compressed Natural Gas”, soit “gaz naturel comprimé”. Le CNG est la version comprimée du gaz naturel domestique bien connu. Il est essentiellement constitué de méthane. À l’échelle mondiale, le gaz naturel est disponible en quantités suffisantes. Il permet d’abaisser les émissions de gaz d’échappement nocifs, de réduire la dépendance par rapport au pétrole et de simplifier l’utilisation des énergies renouvelables. De nombreux pays peuvent compter sur des infrastructures bien développées. Une récente étude comparative entre le gaz naturel et l’essence a démontré que la combustion du gaz naturel produit sensiblement moins de CO2. Sur l’ensemble du cycle menant de la production à la combustion (“well-to-wheel”), le biométhane et le gaz éolien permettent même d’abaisser les émissions de plus de 80%. En outre, le gaz naturel peut parfaitement être stocké en tant que “support énergétique”.

Le CNG est de 30 à 40% moins cher que le gazole ou l’essence. Ce gaz est aussi bien plus respectueux de l’environnement que les carburants fossiles classiques. Le CNG émet 90% de NOx en moins qu’un moteur Diesel ou essence, mais aussi 77% de particules fines en moins et 11% de CO2 en moins. Une voiture fonctionnant au CNG n’émettant pas de suie, il n’est pas nécessaire de l’équiper d’un filtre à particules, ce qui permet aussi de réduire le coût de maintenance.

Rouler au gaz naturel possède donc un impact positif sur l’environnement et la santé publique. L’acheteur d’une voiture neuve au CNG développant moins de 12CV fiscaux est par ailleurs exempté jusqu’en 2020 de la taxe de mise en circulation et de la taxe de roulage. Grâce au réservoir additionnel, l’autonomie d’une voiture au CNG est augmentée en moyenne de 300 à 400 kilomètres. Cela correspond à l’autonomie maximale de la nouvelle génération de voitures électriques. Mais en fait, cette autonomie équivaut à plusieurs fois celle d’un véhicule électrique. En effet, il est inutile d’avoir peur de ne pas arriver à destination puisque lorsque le réservoir de CNG est vide, l’utilisateur pourra de toute manière trouver une station-service pour faire le plein d’essence quasiment à tous les coins de rue. Par ailleurs, 1kg de CNG permet de parcourir la même distance que 1 litre de gazole. Et 1kg de CNG est en moyenne de 30 à 40% moins cher qu’un litre de gazole ou d’essence.

Alors, pourquoi tout le monde n’utilise-t-il pas une voiture fonctionnant au CNG? Pour pouvoir rouler au gaz naturel, la voiture doit être équipée d’un réservoir à gaz. Le véhicule et le moteur doivent également subir quelques adaptations, qui représentent un coût de 2.500 à 3.000 euros. Sur certains modèles, l’installation du réservoir s’accompagne d’une perte de volume pour les bagages. L’absence d’un réseau étendu de stations-services proposant du CNG est un handicap supplémentaire. Au total, notre pays compte une centaine de stations CNG, dont la moitié environ est propriété de DATS 24 – le fournisseur de carburants du Groupe Colruyt. Sur le site www.gaznaturel.be, vous trouverez la liste de toutes les stations CNG de Belgique.

DATS 24 prévoit de proposer 100 stations CNG d’ici 2020

Ces dernières années, DATS 24 a sérieusement investi dans le développement de son réseau de stations autonomes.

Avec le CNG, mettre les gaz coûte moins cher et c'est bon pour l'environnement
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Celles-ci se situent essentiellement sur les parkings ou à proximité immédiates d’un grand magasin Colruyt. Selon son porte-parole, Maarten Van Houdenhove, la première station-service autonome a été inaugurée en 1972 : “Et d’ici 2020, nous espérons proposer en Belgique quelque 100 stations CNG.” S’il ne désire pas donner d’informations précises sur le coût d’une station CNG, le représentant de DATS 24 indique qu’il s’agit quand même de plusieurs centaines de milliers d’euros. Faire le plein de gaz naturel ou d’essence/gazole ne présente guère de différences. Les manipulations sont quasiment identiques. En quelques minutes, les réservoirs sont remplis. Et à titre de comparaison, il faut entre une demi-heure et 10 heures pour recharger la batterie d’une voiture électrique.

Les autorités à la traîne

Les importateurs des marques automobiles expriment souvent leur mécontentement par rapport à la politique du gouvernement en matière de fiscalité automobile. Les critiques commencent par le constat que les compétences sont réparties entre le gouvernement fédéral et ceux des Régions, ce qui entraîne un manque d’uniformité de la législation. Le ministre fédéral prend une décision allant dans un sens alors que ses homologues des gouvernements wallon, flamand ou bruxellois vont dans une autre direction. Quatre variations sur un même thème. Un classique risible et particulièrement inefficace.

On ne comprend guère non plus la limitation dans le temps des incitants financiers. Comme si la qualité de l’air sera soudainement meilleure en 2020. Les autorités changent bien trop souvent les règles du jeu, estime-t-on. Les gouvernements manquent d’une vision à long terme et d’une politique uniforme. Les mots sont durs à l’adresse de nos personnalités politiques. Mais à un an des élections, on va réfléchir à deux fois du côté des sièges des partis pour changer une fois encore son fusil d’épaule. La qualité de notre air ne va donc pas changer dans l’immédiat et rester comme elle est, c’est-à-dire malsaine. Le CNG pourrait améliorer la situation, mais il a besoin d’être davantage soutenu. Financièrement et moralement.

Sur la route

En préparant ce sujet, nous avons conduit plusieurs voitures au CNG et pu constater qu’il n’y a quasiment aucune différence entre rouler au gaz et rouler à l’essence. Au niveau de la consommation moyenne, le CNG fait mieux que l’essence, égalant le diesel. Avec 1kg de gaz naturel, vous pourrez parcourir plus ou moins la même distance qu’avec 1 litre de gazole.

Sur les modèles CNG dotés d’un petit réservoir pour le gaz, l’autonomie est réduite et il faut passer plus souvent à la pompe pour profiter des avantages du CNG. Le démarrage se fait au gaz naturel, un indicateur au tableau de bord informant le conducteur sur la quantité de gaz restant dans le réservoir. Si le réservoir est vide, le système passe automatiquement à l’essence sans que l’utilisateur le remarque. Sur tous les modèles testés, l’intégration des deux systèmes est parfaite.

Plus vert sur la route

Pour la quatrième année de rang, DATS 24 organise au sein de la Colruyt Group Academy l’atelier “Plus vert sur la route”. Cet atelier s’adresse à tous ceux qui envisagent l’achat d’une nouvelle voiture et qui désirent contribuer à une meilleure qualité de l’air et un environnement plus sain. Lors de la première partie de ce workshop, les participants découvrent ce que signifie le concept de mobilité durable et comment ils peuvent l’appliquer en fonction de leur propre profil de mobilité. Un formateur les éclaire sur les possibilités offertes par l’utilisation d’une voiture au gaz naturel ou d’un véhicule électrique. Des spécialistes fournissent également des informations pratiques qui peuvent les aider à choisir leur nouvelle voiture. Dans la deuxième partie de l’atelier, chaque participant a la possibilité de prendre place au volant de voitures hybrides, électriques ou fonctionnant au CNG. Depuis cette année, ils peuvent même effectuer un essai avec une voiture à hydrogène.

Le workshop dure environ trois heures. La participation aux frais est de 5 euros. Pour la logistique, DATS 24 bénéficie du soutien de D’Ieteren, importateur notamment des marques Audi, Seat, Skoda et VW, qui ont fait du CNG une priorité. Maarten Van Houdenhove : “Il n’existe pas de contrat d’exclusivité entre DATS 24 et le groupe D’Ieteren. En fait, nous plaidons chacun sur notre terrain pour une mobilité neutre en CO2.”

Infos : www.colruytgroupacademy.be/fr/workshop/plus-vert-sur-la-route

Top 10 des pays où circulent le plus de véhicules au gaz naturel

1. Iran

2. Pakistan

3. Argentine

4. Brésil

5. Inde

6. Italie

7. Chine

8. Colombie

9. Thaïlande

10. Arménie

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