Investir, la nouvelle manière d’épargner

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L’épargnant traditionnel se trouve face à un problème dans la mesure où le livret d’épargne classique ne rapporte pratiquement plus rien. Alors que les Britanniques et les Américains connaissent depuis longtemps la notion d’investissement, l’épargnant belge lui emboîte désormais le pas. ” Il aurait déjà dû s’y intéresser depuis belle lurette “, estime Pascal Paepen, professeur Banque & Bourse à la Thomas More Hogeschool et à la KU Leuven Campus Brussel.

Les taux d’intérêt sur les livrets d’épargne flirtent avec le zéro. En d’autres termes, celui qui place ses économies sur un livret d’épargne ne reçoit pratiquement plus rien. Pire encore, en raison de l’inflation, le pouvoir d’achat réel de son épargne diminue. Quoi de plus dommage, étant donné qu’il est toujours plus intéressant de conserver la valeur de son épargne ou, mieux encore, de la faire fructifier. ” Pas forcément pour s’enrichir davantage “, précise Pascal Paepen, ” mais pour se constituer une réserve. Nous connaissons désormais tous la problématique du vieillissement de la population et du paiement des pensions. Dans ce contexte, il n’est pas inutile de mettre de l’argent de côté pour plus tard. “

Pascal Paepen est professeur Banque & Bourse à la Thomas More Hogeschool et à la KU Leuven Campus Brussel.
Pascal Paepen est professeur Banque & Bourse à la Thomas More Hogeschool et à la KU Leuven Campus Brussel.© hbvl.be

Commencer en diversifiant

De par sa nature, l’épargnant belge possède un profil de risque relativement conservatif. Dès lors, il hésitera à se tourner d’emblée vers la Bourse. ” Cette crainte est toutefois sans fondement “, estime Pascal Paepen. ” Au lieu d’économiser chaque mois un certain montant, par exemple cent euros, il est possible de s’habituer à investir ce montant. ” En fonction de votre profil d’investisseur – entendez: le risque que vous pouvez ou voulez prendre -, la banque vous proposera des conseils d’investissement adaptés. ” Ainsi, vous vous familiariserez avec la Bourse et les actions, ainsi qu’avec les différents secteurs et entreprises. “

Pour obtenir les meilleurs résultats, il faut construire ses investissements petit à petit, investir périodiquement.

Qui plus est, en investissant régulièrement un certain montant, vous obtiendrez à terme les meilleurs résultats. ” La Bourse est toujours en mouvement. Les cours fluctuent constamment. Si vous demandez à votre banque d’investir chaque mois un montant déterminé dans un fonds, ces fluctuations jouent en faveur de l’investisseur régulier qui se fixe un horizon à long terme. ” En effet, il n’est pas vraiment possible d’attendre ‘le bon moment’ pour commencer à investir. ” Pour obtenir les meilleurs résultats, il faut construire ses investissements petit à petit, investir périodiquement. Si les cours diminuent, il est possible de commencer à investir à meilleur compte. C’est ainsi que l’on atteint les rendements les plus intéressants à long terme. “

Sortir de manière réfléchie

Entrer en Bourse est une chose, en sortir en est une autre. Existe-t-il à cet égard un moment idéal? Pascal Paepen: ” Non! Un fonds constitué d’actions intéressantes restera en principe performant à long terme. Mieux encore, il appartient au gestionnaire de fonds d’assurer le suivi des performances des différentes actions et d’optimiser la composition du fonds. L’investisseur proprement dit ne doit en fait pas s’en soucier. “

Il n’existe aucune formule miracle pour déterminer qu’il faut se retirer d’un fonds à un moment précis ou après avoir obtenu un certain rendement. Pour un investisseur particulier, seul un élément doit intervenir: il faut désinvestir lorsque l’on a besoin de son argent. Sans oublier que tout investissement implique à la fois un délai, un risque et un rendement. Pour investir, il est donc préférable de se fixer un horizon d’au moins huit à dix ans.

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