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2012, annus horribilis pour le secteur aérien

La blague est bien connue dans le secteur aérien : comment devenir millionnaire en dollars ? Réponse : il faut d’abord être milliardaire en dollars et investir dans l’aviation ! Comme dans toute forme d’humour, il y a parfois une part de vérité.

La blague est bien connue dans le secteur aérien : comment devenir millionnaire en dollars ? Réponse : il faut d’abord être milliardaire en dollars et investir dans l’aviation ! Comme dans toute forme d’humour, il y a parfois une part de vérité.

Ce sera le cas en 2012, année qui va se révéler pénible pour le secteur aérien. Certaines compagnies d’Europe ont déposé leur bilan, d’autres ont cessé leur activité après 66 ans d’existence et d’autres encore, pour éviter de faire faillite ont immobilisé au sol une partie de leur flotte. Sans oublier toutes ces compagnies qui sont fragilisées et qui peuvent à tout moment se faire racheter par la concurrence. C’est le cas par exemple de TAP la compagnie portugaise qui risque de passer sous le giron de l’espagnole Iberia –

Question : pourquoi toutes ces turbulences dans le ciel aérien ? Réponse en un seul mot : kérosène. La facture de kérosène est en hausse de 15% sur un an. Si la partie carburant ne représentait que 20 à 25% des charges d’une compagnie aérienne, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Le carburant représente même 40% des coûts pour une compagnie comme Ryanair.

Comme c’est souvent le cas dans l’aviation, quand un malheur arrive, il n’arrive jamais seul. Hormis la hausse du carburant – qui a quasiment doublé en dix ans – il y a encore d’autres soucis pour le secteur. Le premier, est la surcapacité: il y a trop d’avions commandés que les compagnies n’arrivent pas à remplir. Le deuxième facteur, ce sont les grèves à répétition, le troisième, c’est la concurrence des compagnies à bas prix, et le quatrième, c’est l’arrivée des compagnies aériennes du Golfe persique qui faussent le jeu de la concurrence, car elles sont massivement aidées par les pays pétroliers.

Résultat de tout ce charivari – certaines compagnies européennes risquent de disparaître et d’autres vont tout simplement être rachetées par des concurrents – mais le plus ironique dans toute cette histoire, c’est que la demande, autrement dit, la fréquentation des aéroports se maintient, mais comme le faisait remarquer un spécialiste, le problème, ce n’est pas la demande mais l’offre qui est trop abondante. Le journal suisse Le Temps remarquait que chaque mois 100 nouveaux appareils sont livrés aux compagnies aériennes, mais hélas, elles n’arrivent pas à remplir ces avions. Un investisseur doit donc être franchement motivé pour investir dans un secteur à la rentabilité médiocre et qui sur 10 ans a connu 5 années de pertes. La blague que je citais en introduction garde tout son sel.

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