USA: la croissance modeste révisée en légère baisse au deuxième trimestre

© Belga - LUCAS JACKSON

L’économie des Etats-Unis a enregistré une croissance modeste au deuxième trimestre, légèrement révisée en baisse comme s’y attendaient les analystes, selon une deuxième estimation du département du Commerce publiée vendredi.

Entre avril et juin, le produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis a progressé de 1,1% en rythme annualisé et en données corrigées des variations saisonnières. La première estimation avait évalué l’expansion à 1,2%.

C’est légèrement mieux que la pâle croissance du premier trimestre qui s’était établie à 0,8%.

Donnée favorable, les dépenses des ménages, moteur traditionnel de la croissance américaine, ont été plus solides que précédemment estimé, affichant un bond de 4,4% entre avril et juin au lieu de 4,2%.

Les Américains se sont notamment rués sur les biens de consommation, dont les achats ont grimpé de 7,1%, la plus forte hausse enregistrée depuis près de six ans.

Mais cet entrain de la consommation a été douché par une déprime des investissements des entreprises. Les dépenses d’investissements privés, notamment dans les stocks, se sont écroulées de 9,7%, la chute la plus prononcée depuis sept ans.

L’investissement résidentiel a aussi marqué un coup d’arrêt plus important que précédemment estimé (-7,7%) alors que ce secteur immobilier avait bondi de 7,8% au premier trimestre.

La révision à la baisse de la croissance s’explique aussi par le fait que les importations, qui ont un impact négatif sur le PIB, ont finalement été plus importantes que prévu, affichant une progression de 0,3% au lieu d’un retrait de 0,4%.

Les exportations, toujours handicapées par un dollar plus fort et par la morosité économique à l’étranger, n’ont avancé que de 1,2% (contre +1,4% pour la première estimation). C’est toutefois bien mieux que leur performance des trois trimestres précédents où elles étaient dans le rouge.

Autre point noir, les dépenses publiques, tirées à la baisse par une chute des investissements des Etats et collectivités locales (-2,2%), ont reculé davantage que précédemment estimé.

Elles sont en retrait de 1,5%, le plus fort recul en près de trois ans, après avoir augmenté de 1,6% les trois mois précédents. La première estimation les donnaient en repli de 0,9%.

La croissance américaine devrait toutefois rebondir au troisième trimestre, assurent les économistes. Entre juillet et septembre, la première économie mondiale pourrait afficher une expansion de 3,4% si l’on en croit la prévision de la banque centrale régionale d’Atlanta.

Avant de pouvoir connaître le rythme de croissance du troisième trimestre, le ministère devrait publier une troisième révision de la performance du deuxième trimestre le 29 septembre.

D’ici là, le Comité monétaire de la Réserve fédérale (FOMC) se sera réuni les 20 et 21 septembre pour décider ou non d’une hausse des taux d’intérêt.

Ni cette croissance médiocre, ni le faible cours de l’inflation ne devraient convaincre la banque centrale d’agir dans l’immédiat, à moins que le prochain rapport sur l’emploi pour août, qui sera publié vendredi 2 septembre, n’offre une envolée des créations d’emplois et un recul marqué du taux du chômage.

D’après l’évolution des produits à terme sur les marchés, les acteurs financiers ne comptent guère sur un relèvement des taux dès cette rentrée, en pleine campagne électorale.

Leurs yeux étaient braqués vendredi sur une allocution que la présidente de la Fed, Janet Yellen, devait prononcer dans la journée à la conférence monétaire de Jackson Hole, dans le Wyoming (ouest).

Sur l’ensemble de l’année, la banque centrale des Etats-Unis (Réserve fédérale, Fed) mise sur une croissance de 2%.

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