“Satisfecit total” pour l’Irlande et le Portugal : reste la Grèce…

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Pour Jean-Claude Juncker, chef de file des ministres des finances de la zone euro, “il n’y a pas de questions d’avenir à se poser” au sujet du Portugal et de l’Irlande, au vu de leurs performances récentes. Pour la Grèce, c’est une autre paire de manches.

Jean-Claude Juncker, chef de file des ministres des finances de la zone euro, a octroyé lundi un “satisfecit total” à l’Irlande et au Portugal, deux pays qui ont amorcé la mise en oeuvre de programmes d’austérité semblables à celui qui suscite actuellement de vives protestations en Grèce.

“Nous estimons que les préparatifs avancent bien, nous sommes tout à fait satisfaits des performances récentes de ces deux pays”, a-t-il déclaré à l’issue d’une réunion des grands argentiers européens.

Après la Grèce, qui a bénéficié d’un prêt européen de 110 milliards d’euros en mai 2010, l’Irlande a fait appel en novembre au mécanisme européen de sauvetage financier à hauteur de 85 milliards d’euros, suivie en mai 2011 par le Portugal (78 milliards). Versées en plusieurs tranches, ces aides sont conditionnées à l’adoption de rigoureux programmes d’austérité.

Alors que la mise en oeuvre du plan grec semble sur le point de dérailler, avec une fronde populaire grandissante, Jean-Claude Juncker Juncker s’est voulu rassurant au sujet de l’Irlande et du Portugal. Donnant son “satisfecit total” à Dublin et Lisbonne, il a estimé qu'”il n’y a pas de questions d’avenir à se poser” quant à la situation des deux pays.

Juncker convaincu que le parlement grec approuvera l’austérité, “sinon…”

Le chef de file des ministres des finances de la zone euro s’est par ailleurs déclaré convaincu que le Parlement grec approuvera un nouveau programme d’austérité et de privatisations d’ici début juillet, sans oser se prononcer sur les conséquences d’un rejet.

Les grands argentiers de la zone euro se réuniront exceptionnellement le dimanche 3 juillet pour décider du déblocage d’un montant de 12 milliards d’euros, cinquième tranche d’un plan d’aide d’une valeur totale de 110 milliards convenu l’an dernier. Cette aide est nécessaire pour permettre à la Grèce d’éviter de justesse de faire défaut sur se dette.

Les Européens conditionnent le déboursement à l’approbation de mesures d’austérité et de restructurations qui provoquent la colère du peuple grec. Les prochains jours seront déterminants pour finaliser un paquet qui puisse être approuvé à la fois par les députés grecs et par les ministres européens des Finances. Une mission de la troïka (Commission, BCE et FMI) est attendue à Athènes cette semaine.

Interrogé sur la possibilité d’un rejet des mesures, Jean-Claude Juncker a refusé d’envisager un scénario aux conséquences imprévisibles pour l’économie européenne. “Je suis convaincu que la Grèce fera ce qui est nécessaire, sinon…”, a-t-il dit sans achever sa phrase. Un défaut de remboursement de la dette publique grecque est souvent présenté comme un équivalent européen à la faillite de la banque américaine Lehman Brothers, qui avait entraîné dans sa chute tout le secteur bancaire à l’automne 2008.

Trends.be, avec Belga

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