Où en sont l’Espagne, le Portugal, la Grèce et… la Belgique ?

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Après l’Irlande, où en sont la Grèce, le Portugal et l’Espagne dans leur redressement économique ? L’Union européenne envisage d’allonger les durées des prêts accordés à la première pour les aligner sur celles qui seront accordées à l’Irlande. La troisième, elle, est prête à “accélérer les réformes” économiques et a souligné qu’elle ne “dévierait” pas de “l’austérité”.

L’Union européenne envisage d’allonger les durées des prêts accordés à la Grèce pour les aligner sur celles qui seront accordées à l’Irlande dans le cadre de son plan de sauvetage, a annoncé dimanche Olli Rehn, commissaire européen aux Questions économiques.

“Les ministres ont décidé d’examiner l’alignement des maturités de financement pour la Grèce sur celles de l’Irlande. C’est sept ans et demi”, a-t-il expliqué lors d’un point presse. Les “maturités de financement” sont les délais au terme desquels la dette devra être remboursée.

“Il s’agit d’éliminer tout doute pouvant encore subsister sur la capacité de la Grèce à rembourser sa dette”, a souligné le commissaire européen. La Grèce milite depuis plusieurs semaines pour une extension de la durée du remboursement de sa dette.

Espagne : Zapatero se dit prêt à “accélérer” les réformes économiques

José Luis Rodriguez Zapatero s’est déclaré samedi prêt à “accélérer les réformes” économiques et a souligné qu’il ne “dévierait” pas de “l’austérité” pour tenter de calmer les craintes suscitées par l’Espagne, cette semaine, sur les marchés.

S’exprimant après une réunion avec 37 patrons de grandes entreprises espagnoles, le chef du gouvernement espagnol a assuré lors d’une conférence de presse, que, “s’il est nécessaire d’accélérer les réformes, nous le ferons”.

L’action économique du gouvernement est basée sur trois axes : “l’austérité” en matière de dépenses publiques, la restructuration du système financier avec la réorganisation des caisses d’épargne et les “réformes structurelles” (retraites, marché du travail et secteur de l’énergie), a exposé le responsable.

Concernant le troisième point, le gouvernement espagnol entend “poursuivre les réformes structurelles et les mener à bien le plus rapidement possible” pour être “plus productif et gagner en compétitivité”, a souligné José Luis Rodriguez Zapatero.

La Commission européenne optimiste pour la Belgique, moins pour Madrid et Lisbonne

Avec un déficit public dans la moyenne des pays de la zone euro (4,6 % du PIB) et une prévision de croissance supérieure aux pays partageant la monnaie unique (1,8 %, contre 1,5 % en moyenne), la Belgique figure parmi les pays l’Union où une reprise s’installe, selon les prévisions 2011 de la Commission européenne, au contraire notamment de l’Espagne et du Portugal où les prévisions de déficit public sont plus pessimistes que ce qu’annonçaient Madrid et Lisbonne.

La croissance économique en Belgique prévue pour 2011 par la Commission est de 1,8 %, soit un dixième de point de pourcentage de mieux que ce qu’avait envisagé le gouvernement belge (1,7 %). L’an dernier, elle était encore négative de 2,8 % et, cette année, devrait se situer à 2 %. A politique inchangée, le scénario prévoit pour 2012 une croissance de 2 %.

La Belgique fait partie de ces pays de l’UE qui bénéficient des retombées de la “spectaculaire” reprise en Allemagne, son principal partenaire commercial, commente la Commission. A ce titre, Olli Rehn, commissaire européen aux Affaires économiques, a confirmé “une certaine dualité” en Europe, entre ces pays proches de l’Allemagne et d’autres plus méridionaux ainsi que l’Irlande, où les difficultés sont plus prononcées.

Dans un contexte de ralentissement de l’économie mondiale ainsi que d’un assainissement budgétaire (que la Belgique doit encore engager, son gouvernement étant toujours en affaires courantes), l’activité devrait se réduire en 2011, notamment les exportations, avant une reprise en 2012, prédit la Commission.

Quant au marché du travail, le taux de chômage en Belgique devrait rester stable sur la période 2010-2012, variant entre 8,6 % et 8,8 %. En 2009, il était encore de 7,9 %.

Malgré ces résultats en termes de croissance économique et d’emploi, la dette publique belge reste “une source de préoccupation” de la Commission au regard des conséquences de la crise. Elle devrait atteindre 102,1 % du PIB en 2012. Le déficit public devrait quant à lui s’élever à 4,6 % en 2011, soit précisément la moyenne des pays de la zone euro, et augmenter à 4,7 % en 2012. Le gouvernement d’affaires courantes avait envisagé d’atteindre un déficit inférieur à 4,1 % en 2011, mais il a finalement dû opter pour les douzièmes provisoires.

La Commission est plus pessimiste pour les prévisions avancées par d’autres gouvernements, comme ceux du Portugal et de l’Espagne, ajoutant que la situation sur les marchés financiers restait “inquiétante”. Elle a aussi mis en doute lundi les prévisions de déficits de pays moins visés aujourd’hui par les marchés, comme la France, qui devrait ramener l’an prochain son déficit à 6,3 % du PIB alors que le gouvernement s’était engagé à redescendre à 6 % dès 2011.

Trends.be, avec Belga

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