Motivation des licenciements: les syndicats réagissent

© belga

Le SETCa attend de voir ce que donneront dans la pratique les accords sur la motivation des licenciements et l’harmonisation des pensions complémentaires (deuxième pilier) pour les ouvriers et les employés, a déclaré son président Erwin De Deyn, au lendemain de l’accord intervenu lundi soir au sein du Groupe des 10.

“Le consensus sur l’harmonisation des pensions complémentaires pour les ouvriers et les employés ne concerne que les secteurs où ce deuxième pilier est d’application. Pour les autres, il n’y a rien à harmoniser”, a pointé le responsable du syndicat socialiste des employés.

Selon ce dernier, les marges dont disposent les secteurs seront également déterminantes Enfin, s’il se déclare satisfait de la reconnaissance du principe de motivation des licenciements, “sa généralisation devra faire ses preuves dans la pratique”, a conclu Erwin De Deyn.

Cette obligation est contreproductive A l’inverse du Setca, le Syndicat des Indépendants et des PME (SDI) a souhaité réagir et faire valoir son mécontentement. Le SDI craint que licencier un collaborateur va devenir beaucoup plus procédural dans notre pays, ouvrant “la porte aux lenteurs de la justice, à des jurisprudences non uniformes et à des coûts procéduraux élevés” souligne le communiqué.

Pour le SDI, une autre conséquence de cette réforme est que les employeurs vont devoir se constituer des dossiers sur leurs travailleurs détaillant tous leurs manquements afin d’être à même de motiver un éventuel licenciement. Or, la crainte d’inégalités suivant la taille et les moyens de l’entreprise refait surface pour le syndicat…

Le SDI relève également que, dans des pays voisins qui obligent l’employeur à motiver un licenciement, ce dernier retarde systématiquement la décision de se séparer du collaborateur. Avec pour conséquence de laisser perdurer au sein de l’entreprise des situations malsaines voire conflictuelles dont les retombées sont négatives en termes de motivation des autres collaborateurs. Et de rappeler que les employeurs belges payent déjà les préavis les plus élevés d’Europe.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content