Les grandes puissances du G20 veulent mettre la pression sur la zone euro

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Les grandes puissances du G20 se retrouvent dimanche et lundi à Mexico pour tenter de dissiper les craintes d’une rechute grave de l’économie mondiale et pour faire à nouveau pression sur la zone euro, qui se veut rassurante mais peine toujours à résoudre la crise grecque.

“Le G20 exhorte les gouvernements à prendre des mesures pour réduire le climat d’incertitude”, déclare le vice-ministre mexicain des Finance Gerardo Rodriguez Regordosa, dont le pays préside le forum des principaux pays riches et émergents.

Lors du sommet de Los Cabos en juin, les pays comme l’Allemagne ayant des marges de manoeuvre budgétaire s’étaient engagés, en cas d’aggravation de la conjoncture, à mettre en place des politiques de relance coordonnées.

Nous y sommes. Le Fonds monétaire international (FMI) vient de revoir à la baisse ses prévisions de croissance, la zone euro semble être retombée en récession avec un taux de chômage de record de 11,6% en septembre, et les pays émergents, dont la Chine, ralentissent la cadence.

A Mexico, les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales du G20 devront donc dire ce qu’ils comptent faire.

La première incertitude reste la crise de la zone euro.

“Vous ne serez pas surpris: l’Europe sera un thème du G20”, reconnaît un responsable allemand, convaincu que l’Union monétaire doit expliquer comment elle voit son avenir “sur le long terme”.

A Paris, on se veut rassurant. “La zone euro n’est pas le coeur du G20, puisque les choses avancent bien”, estime-t-on. Une fois n’est pas coutume, “on n’arrive pas à Mexico avec les yeux du monde braqués sur la zone euro”.

Le G20 avait fixé en juin la feuille de route des Européens: “préserver l’intégrité et la stabilité de la zone” et “rompre le cercle vicieux entre les Etats souverains et les banques”.

Depuis, des progrès ont été réalisés: la Banque centrale européenne (BCE) a annoncé son programme d’aide aux pays confrontés à des coûts d’emprunt exagérément élevés, comme l’Espagne, le fonds de secours permanent est entré en vigueur et l’union bancaire semble sur les rails. Une accalmie règne depuis l’été sur les marchés.

Les partenaires de l’Europe aimeraient qu’elle aille plus loin. “Nous devons montrer aux marchés” que nous avons “bâti des pare-feu qui fonctionnent”, explique le vice-ministre mexicain. “Et pour montrer qu’ils fonctionnent, ils doivent être utilisés.”

Une façon à peine voilée de dire que l’Espagne, qui hésite à demander l’aide de la zone euro et de la BCE, devrait passer à l’acte.

Mais le dossier chaud du moment, c’est la Grèce — encore et toujours. Ce sera une “question centrale”, affirme-t-on à Berlin. “Nous allons expliquer aux partenaires que les choses avancent” en vue de “la prochaine échéance, l’Eurogroupe du 12 novembre”, complète-t-on à Paris.

Pour autant, le flou persiste sur la possibilité d’accorder un délai à Athènes pour mettre en oeuvre ses réformes, et sur la manière de financer ce retard.

Certains pays veulent aussi évoquer le “mur budgétaire”, cette combinaison de baisses des dépenses et hausses d’impôts automatiques qui entreront en vigueur aux Etats-Unis si démocrates et républicains ne concluent pas d’ici la fin de l’année un accord sur la réduction de la dette publique.

A la veille de la présidentielle américaine, toutefois, peu d’espoir d’en savoir plus, d’autant que le secrétaire américain au Trésor Timothy Geithner sera absent à Mexico.

Sur la régulation financière, enfin, ce G20 Finances sera un point d’étape. Des pays européens veulent convaincre la Russie, qui prendra en 2013 la présidence du G20, de ne pas reléguer ces questions au seul niveau ministériel, par crainte de voir s’évanouir l'”impulsion politique” des chefs d’Etat et de gouvernement.

Avec Belga

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