Le Brexit, une bonne affaire pour Eurotunnel

Une boutique Duty Free à l'aéroport d'Heathrow, Londres. © Reuters

Le CEO d’Eurotunnel, Jacques Gounon, estime que le départ de la Grande-Bretagne de l’Union européenne serait une bonne affaire pour son entreprise. Car il permettrait de rouvrir le commerce free tax qui avait été arrêté en 1999, qui constituait une source importante de recettes.

Beaucoup d’entreprises britanniques sont opposées au Brexit, le départ de l’UE, dont le premier ministre David Cameron souhaite faire un sujet de référendum. Jacques Gounon, le patron (français) d’Eurotunnel y voit, lui, d’importants avantages. Il l’a expliqué au Financial Times publié ce week end : “Ce serait un incroyable coup de pouce pour nos affaires” a-t-il déclaré. “ Si je pouvais faire un rêve, la meilleur chose qui pourrait nous arriver est la remise en service du duty-free“. Durant les premières années du tunnel sous la Manche, ce type de commerce détaxé avait été autorisé. Environ 10% des affaires d’Eurotunnel étaient liées au duty-free. Des résidents britanniques faisaient volontiers plusieurs allers-retours avec la navette pour acheter alcools et tabacs moins chers.

Il n’est pas certain que la Grande-Bretagne accepte le retour du commerce hors taxe en cas de Brexit, mais qui sait…

Pourquoi la fin du duty free européen ?

L’Union européenne a mis fin au commerce hors taxe qui a fleuri dans les diverses infrastructures de transport au sein de l’Union européenne. Cette pratique était jugée discriminatoire dans le cadre d’un marché unique, car elle n’était pas autorisée pour le commerce à l’intérieur d’un pays. Par ailleurs, le duty free, autorisé dans le passé pour les passagers aériens et les clients d’Eurotunnel, n’existait pas pour les voyageurs en train : cette différence paraissait discriminatoire. La vente hors taxe est toutefois toujours pratiquée entre les pays de l’UE et les pays tiers (Suisse, Turquie, Etats-Unis, etc.) dans les aéroports.

Les patrons habituellement peu loquaces

Les patrons britanniques (et non britanniques) font peu de déclarations sur le sujet, même si la CBI (Confederation for British Industry) a clairement pris position en faveur du maintien du Royaume Uni dans l’UE. Le patron d’Eurotunnel lui se montre plus loquace. Son entreprise a un statut de société européenne, active en Grande-Bretagne et en France, et basée en France.

En Grande-Bretagne, le premier ministre David Cameron a invité les CEO à ne pas trop s’exprimer sur ce thème pendant qu’il est en train de négocier avec l’Union européenne pour réformer certains aspects de la construction européenne. Il a annoncé les grandes lignes de ses demandes le 10 novembre dernier, dont l’idée de ne pas attribuer certaines prestations sociales aux nouveaux immigrants de l’UE au Royaume Uni pendant 4 ans après leur arrivée. La réponse des autres états européens à ses demandes poussera -ou non- David Cameron à soutenir le maintien du Royaume Uni dans l’UE dans le referendum annoncé d’ici la fin 2017.

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