L’IRES table sur une croissance de 2% pour l’économie belge en 2015

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Les perspectives économiques, publiées ce vendredi par l’Institut de recherches économiques et sociales (UCL), apportent un vent d’optimisme: l’économie belge progresserait de 2% l’an prochain, en profitant plus que d’autres de l’embellie attendue au niveau mondial.

Serait-ce vraiment le bout du tunnel ? L’Institut de recherches économiques et sociales (UCL) prévoit un redressement de l’économie belge, un peu plus vif que celui annoncé ces dernières semaines par le Bureau du Plan et la Banque nationale. En 2015, la croissance atteindrait même les 2%, un chiffre qu’on n’avait plus vu sous nos contrées depuis le déclenchement de la crise. L’IRES est ici plus optimiste que la BNB et la Commission européenne (1,6%) et le Bureau du plan (1,8%), qui fixe les paramètres à retenir pour la confection des budgets publics.

La Belgique profiterait d’une part d’une reprise des échanges commerciaux au niveau mondial, dont elle bénéficiera “en comptant sur le fait que, grâce à la modération salariale, le déficit de compétitivité ne devrait pas s’aggraver” (voilà un message subtilement glissé aux négociateurs politiques…). Notons toutefois que si les exportations boosteront l’activité, elles devraient toutefois progresser un peu moins que les importations. Une raison de plus, s’il en fallait, de veiller à la compétitivité des entreprises belges.

D’autre part, l’économie bénéficiera d’un renforcement de demande intérieure, en raison notamment de l’amélioration sur le marché du travail. L’IRES prévoit, en effet, la création de 49.000 postes l’an prochain, suffisante pour absorber la croissance démographique et faire baisser le taux de chômage. Cette embellie reste toutefois très modeste, car “la productivité horaire dépasse à peine son niveau d’avant 2008 tandis que la durée moyenne du temps de travail se situe très en deçà du niveau de 2008”. Le regain d’activité poussera donc d’abord la productivité et la durée de travail, avant de se traduire en emplois nouveaux. L’institut de l’UCL prévoit néanmoins une hausse de 1,5% de la consommation. On s’attend notamment à une hausse des investissements dans le logement.

Dans l’ensemble donc, la Belgique ferait nettement mieux que l’ensemble de la zone euro (croissance 1,6%). Ce serait déjà le cas pour cette année 2014, pour laquelle l’IRES annonce 1,5%, soit à nouveau un peu mieux que le chiffre du Plan (1,4%) et de la BNB (1,3%). La zone euro, elle, n’afficherait qu’un modeste 1% de croissance cette année, selon l’IRES.

L’inflation serait de 0,6% cette année (plus faible que dans les autres scénarios) et de 1,3% l’an prochain (1,1% pour le Plan).

Ces perspectives plutôt optimistes sont nuancées par plusieurs risques potentiels : la politique monétaire américaine pourrait aggraver les difficultés financières de certains pays émergents ; une remontée des taux d’intérêt fragiliserait le budget des pays fortement endettés (dont la Belgique) ; le risque déflatoire en Europe peut plomber la reprise “qui reste fragile” ; l’instabilité en Irak et en Ukraine peut générer une hausse des prix de l’énergie et freiner ainsi l’expansion des échanges commerciaux.

Christophe De Caevel

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