L’Europe promet une nouvelle aide à la Grèce

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La zone euro a ouvert la voie dans la nuit de dimanche à lundi au versement d’une nouvelle tranche de prêts à la Grèce d’ici mi-juillet, et a trouvé un accord sur les modalités de la participation du secteur privé à un deuxième plan d’aide.

Les mesures prises en Grèce, et notamment l’adoption prochaine par son Parlement d’un nouveau plan d’austérité, “ouvriront la voie au versement d’ici mi-juillet” d’une prochaine tranche de prêts, ont indiqué les ministres des Finances de la zone euro dans un communiqué publié dans la nuit de dimanche à lundi.

Ce versement entre dans le cadre des 110 milliards d’euros de prêts sur trois ans promis à Athènes l’an dernier par les Européens et le FMI. La Grèce en a besoin de manière urgente, pour remplir ses obligations à court terme.

Les ministres ont par ailleurs enfin réussi à s’entendre sur la forme que devrait prendre la participation des banques et autres créanciers privés de la Grèce à un deuxième plan d’aide, nécessaire pour éviter la faillite à plus long terme du pays car le premier s’avère insuffisant.

Les “paramètres principaux d’une nouvelle stratégie de financement claire” devraient être définis “d’ici début juillet”, indiquent-ils dans leur communiqué.

Mais d’ores et déjà, “les ministres se sont mis d’accord sur le fait que les financements additionnels nécessaires seront financés à la fois par des sources officielles et privées”.

Ils “saluent l’objectif d’une implication volontaire du secteur privé sous la forme de roll-overs informels et volontaires de la dette grecque existante arrivée à maturité”, ajoutent-il.

Le “debt roll-over” désigne, en jargon financier, le fait que les créanciers, quand leurs prêts arrivent à maturité, les remplacent par d’autres de même montant.

Les ministres soulignent que cette opération devrait représenter un apport “substantiel” au programme grec, “tout en évitant un défaut (de paiement) sélectif” du pays, ce qu’ils cherchent à tout prix à éviter depuis le début car cela pourrait créer une panique sur le marché et un effet domino dans d’autres pays de la zone euro.

Didier Reynders n’exclut pas un risque de contagion

Si la Grèce ne peut plus payer ses dettes, il pourrait y avoir, au sein de la zone euro, un risque de contagion pour la Belgique et la France, a déclaré le ministre belge des Finances Didier Reynders au journal économique français La Tribune.

Si la Grèce était le premier pays à faire défaut, les regards se tourneraient ensuite vers d’autres pays comme l’Irlande, le Portugal, l’Espagne, l’Italie, peut-être la Belgique mais aussi la France, quand on voit son niveau de déficit et d’endettement”, déclare le ministre dans l’édition de lundi du journal.

C’est la première fois depuis l’éclatement de la crise de la dette dans la zone euro que la France est citée comme pays vulnérable.

L’Europe met la pression sur Athènes à cause de “précédents” (Reynders)

Didier Reynders, notre ministre des Finances, a reconnu lundi que les Européens mettaient la pression sur la Grèce parce qu’il y a eu dans le passé “des précédents” de promesses non tenues dans le pays en crise.

“On augmente la pression mais aussi parce qu’il y a des précédents : on a connu des statistiques fausses en Grèce, on a connu beaucoup d’hésitations, je crois qu’il faut être certain que tout le monde appliquera le plan”, a-t-il dit aux journalistes en arrivant pour le deuxième jour d’une réunion avec ses homologues de la zone euro à Luxembourg.

Après des discussions ayant duré tard dans la nuit de dimanche à lundi, les ministres ont décidé de ne pas encore débloquer dans l’immédiat la prochaine tranche des 110 milliards d’euros de prêts sur trois ans promis l’an dernier à Athènes dans le cadre d’un plan de sauvetage avec le Fonds monétaire international. Un accord en ce sens était pourtant attendu dimanche soir.

La Grèce, écrasée par le poids de sa dette, a absolument besoin de cet argent pour faire face à ses obligations financières et éviter une faillite. Mais les Européens veulent d’abord avoir l’assurance que son Parlement adoptera un paquet de nouvelles mesures d’austérité et de privatisations très impopulaires, auxquelles Athènes s’est engagée en échange de l’aide internationale.

Une décision loin d’être gagnée alors que le pays est en pleine crise politique. “Il fallait aussi une décision en Grèce” pour pouvoir aller de l’avant, a souligné Didier Reynders : “Nous attendons une décision du Parlement grec, c’est pour cela qu’on appelle non seulement la majorité mais l’opposition à soutenir le plan. Si cela se fait, il y aura alors 12 milliards d’euros sur la table au milieu du mois de juillet mais aussi une solution pour les prochaines années.”

Olli Rehn, commissaire européen aux affaires économiques, s’est pour sa part dit “certain que la Grèce sera capable de prendre les décisions nécessaires, parce que l’autre solution serait pire. Un défaut de paiement est bien pire pour la Grèce, et donc il est dans son intérêt de travailler maintenant en faveur du paquet (de mesures d’austérité) et ainsi d’éviter le défaut.”


Trends.be, avec Belga

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