Echec du péage urbain à Londres, qui envisage le péage kilométrique

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Le péage qui devait réduire les embouteillages au centre de Londres n’est plus efficace. Malgré son coût élevé de 12,7 euros par jours du lundi au vendredi, la circulation n’arrête pas de ralentir. Un péage kilométrique est envisagé pour mieux canaliser le flux des voitures, une idée parfois évoquées en Belgique.

La nouvelle concerne toutes les villes comme Bruxelles, qui envisagent d’adopter un péage urbain pour freiner les embouteillages. Le mécanisme ne marche que temporairement.

Londres s’en aperçoit : 13 ans après avoir instauré un péage au centre-ville, les encombrements sont de retour. Année après année, la vitesse moyenne de la circulation recule. Elle a diminué de 11% entre le premier trimestre de 2013 et de 2016. Entre juin et septembre, elle était de 12 km/h.

Interdire la livraison des colis Amazon aux employés

Une part du souci provient de l’augmentation du trafic, une autre, de la multiplication des pistes cyclables, qui prennent une partie de la place dévolue à l’automobile, notamment sous forme d’autoroutes pour les vélos. Pourtant la part des automobiles des particuliers est plutôt faible : elle n’atteint que 18% du trafic du centre-ville en semaine. Le reste est constitué par les taxis, les transports en commun, les livraisons.

Un rapport de la commission transport de l’Assemblée de Londres (sorte de conseil du Grand Londres) propose à moyen terme un péage qui touche toute la ville, et non seulement le centre, calculé à l’usage (au km). Il demande aussi une politique pour encourager la consolidation des livraisons, l’interdiction des livraisons dans les entreprises et les administrations pour le personnel (livraisons Amazon, Zalando, etc.), et le développement de point de collecte dans les stations de trains et de métros. Le rapport propose aussi un régime particulier pour le péage des voitures de société des nouveaux engagés, pour les dissuader d’utiliser leur voiture en ville.

Délicat péage kilométrique

Le péage urbain a parfois été évoqué pour la Région de Bruxelles capitale, pour atteindre les objectifs de réduction de trafic. Le péage kilométrique, appliqué au camion, a été testé pour les voitures sur la zone RER de Bruxelles et des alentours en 2014, sans déboucher sur une application pratique. Le sujet semblait dangereux à développer à la veille des élections législatives et des régionales de la même année. Depuis lors quelques voix se sont élevées en faveur de la méthode, notamment Laurette Onkelinx à Bruxelles, et Ben Weyts, ministre de la Mobilité en Flandres.

En Grande-Bretagne, où aucun péage n’est appliqué aux autoroutes, Tony Blair avait soutenu un système de péage kilométrique qui aurait pénalisé l’usage des routes les plus chargées. Le projet a été abandonné à cause d’une forte opposition populaire.

En Belgique, la Febiac soutient l’idée de remplacer la fiscalité automobile (taxe de circulation, de mise en circulation, une part des accises sur les carburants) par un péage kilométrique.

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