Bruxelles : le dialogue de sourds avec les patrons flamands ?

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Pendant que le président du Voka faisait face à des entrepreneurs wallons, l’administrateur délégué du patronat flamand rencontrait Charles Picqué pour parler de Bruxelles. Un dialogue, certes, mais dont la conclusion s’est résumé à ceci : chacun campe sur ses positions.

Le ministre-président bruxellois Charles Picqué a rencontré mardi midi, à leur invitation, les représentants de l’organisation patronale flamande de la zone Hal-Vilvorde et leur a fait part de ses critiques face à la vision selon lui “utilitariste” de Bruxelles défendue récemment par le président du Voka Luc De Bruyckere.

Jo Libeer, administrateur délégué de la fédération patronale flamande, a souligné, après le déjeuner-débat, que le point de vue de son organisation sur Bruxelles n’avait pas varié d’un iota depuis 2007. Il a contesté l’argument selon lequel les patrons flamands auraient quitté le champ de l’analyse économique pour interférer avec le champ politique.

Le déjeuner organisé dans un hôtel situé à Diegem, aux portes de Bruxelles, aura toutefois été l’occasion pour les uns et les autres de défendre l’intérêt de développer la métropole bruxelloise au sens large sur le plan économique. “Mais il faut que les Bruxellois se reconnaissent dans un tel projet”, a toutefois tenu à dire Charles Picqué.

Selon une note du Voka évoquée récemment, l’organisation patronale flamande veut renforcer le contrôle et la sanction du non-respect du bilinguisme à Bruxelles. Elle plaide pour le transfert de compétences aujourd’hui communales vers la Région-capitale (aménagement du territoire, fiscalité, sécurité, etc.) et s’oppose à l’idée de Bruxelles comme Région à part entière, car celle-ci réduirait l’influence des Communautés et du fédéral dans la promotion du statut de capitale.

Devant les représentants du Voka Hal-Vilvorde, le ministre-président bruxellois a déploré qu’à travers cette vision, la Flandre voulait être plus forte à Bruxelles pour mieux servir exclusivement ses intérêts, même au détriment des Flamands de Bruxelles. A ses yeux, le bilinguisme ne doit servir que les ambitions de présenter Bruxelles à l’étranger comme faisant partie intégrante de la Flandre, le même raisonnement valant pour le rôle des Communautés et la répartition des compétences entre communes et Région.

“Je crois à l’utilité de telles rencontres parce que je crois qu’il y a encore des gens capables de recevoir des données objectives, a commenté Charles Picqué. Le déjeuner-débat a été l’occasion de rappeler nos exigences pour Bruxelles et d’écarter les préjugés et les contre-vérités à son sujet. Mais il reste beaucoup de travail pour rétablir un dialogue teinté d’objectivité sur Bruxelles.”

De son côté, Jo Libeer a précisé que la note du Voka constituait une base pour soutenir le développement économique de la zone métropolitaine de Bruxelles et pas autre chose : “Nous pensons que notre contribution au produit intérieur brut du pays nous autorise à prendre position”, a-t-il commenté sans masquer les divergences de vue avec l’hôte bruxellois du jour que “nous sommes venus rencontrer en amis”.

Trends.be, avec Belga

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