Ne redressera pas ses tarifs cette année

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Déçu des perspectives plus sombres à court terme, le marché a une nouvelle fois réagi négativement au rapport trimestriel de l’armateur anversois. Cette fois, l’élément perturbateur est le fait qu’au premier trimestre, 15 nouveaux VLCC (Very Large Crude Carriers :des navires-citernes d’une capacité maximale de 320.000 tonnes) ont été commandés, après quatre mois sans la moindre prise de commande fin 2016. C’est une mauvaise nouvelle dans la mesure où cette perspective de surcroît de capacité reportera le redressement des tarifs de location journaliers, probablement à 2018. On savait déjà que cette année et la prochaine, la flotte mondiale de 719 VLCC s’accroîtrait en définitive de respectivement 40 et 28 navires. Au deuxième trimestre, le maximum de l’extension de la capacité devrait être atteint, ce qui représenterait une hausse (les plus petits Suezmax inclus) d’un équivalent de 27 VLCC, autant qu’au premier trimestre. Le deuxième élément qui affecte le marché des pétroliers à court terme réside dans le fait que les limitations de production convenues en décembre dernier par les principaux pays exportateurs de pétrole devraient être prolongées. En revanche, l’Agence Internationale de l’Énergie prévoit à nouveau cette année une croissance de la demande mondiale de pétrole de 1,3 million de barils par jour. En fonction de la longueur des itinéraires, le marché devrait nécessiter 35 à 45 VLCC supplémentaires. De plus, l’augmentation des exportations de pétrole à partir des États-Unis (+88 %, à 785.000 barils journaliers au premier trimestre), surtout vers la Chine, explique l’allongement des itinéraires.

La valeur des navires a reculé l’an dernier de 25 % mais semble trouver un plancher actuellement. Cette année sera en demi-teinte ; les mois d’été devraient être plus difficiles vu la baisse saisonnière de la demande pétrolière dans l’hémisphère Nord pendant cette période. Dans un contexte de malaise sectoriel, Euronav s’est légèrement mieux comporté que prévu au premier trimestre. Son chiffre d’affaires s’est tassé de 23,6 %, à 164,2 millions de dollars. Le tarif de location journalier moyen s’est élevé pour les VLCC à 40.528 dollars, contre 60.638 dollars en 2016 (-33,2 %), et pour les navires Suezmax à 24.000 dollars, contre 38.386 dollars (-37,5 %). Le niveau de break-even (ni gain ni perte) s’établit actuellement à 27.300 dollars pour les VLCC et à 24.000 dollars pour les Suezmax. Le cash-flow opérationnel (EBITDA) a reculé de 176,4 à 101,3 millions de dollars (-42,6 %), alors que le bénéfice net s’est tassé de 113,5 à 34,3 millions de dollars (-69,8 %), ou de 0,72 à 0,22 dollar par action. Le marché espérait 31 millions de dollars de bénéfice net. La flotte s’est étoffée en janvier grâce à la livraison de deux VLCC, pour un total de 53 navires. Début 2018, deux Suezmax la compléteront.

Conclusion

Malgré le repli de cours et le sentiment négatif, l’action Euronav s’est hissée de plus de 15 % par rapport au plancher de fin 2016. Nous restons optimistes car nous sommes convaincus que la direction, expérimentée, exploitera au bon moment les liquidités disponibles de plus de 600 millions de dollars pour réaliser de nouvelles acquisitions. Les perspectives défavorables à court terme sont suffisamment incluses dans le cours.

Conseil : digne d’achat

Risque : moyen

Rating : 1B

Paru sur initiedelabourse.be le 3 mai

Euronav s’est légèrement mieux comporté que prévu au premier trimestre.

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