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L’or plonge : la réalité derrière le paradoxe

Les fans de métal jaune sont plutôt moroses, du moins s’ils ont acheté de l’or voici quelques mois seulement. Bizarre…

Les fans de métal jaune sont plutôt moroses, du moins s’ils ont acheté de l’or voici quelques mois seulement. En effet, malgré la crise grecque qui a pris un tournant dramatique ces derniers jours, avec notamment le fait que des hommes politiques importants parlent maintenant sans tabou d’une possible sortie de la Grèce de la zone euro, rien à faire : le métal jaune, au lieu de décoller comme tout le monde s’y attendait, a plongé ! Il est même passé sous la barre des 1.600 dollars l’once.

Bizarre. Après tout, ne dit-on pas que l’or se nourrit des crises et grimpe à chaque fois que le scénario du pire a lieu ou risque d’avoir lieu ? C’est vrai, sauf qu’ici, le cours de l’or a plutôt chuté. La seule explication qui circule sur les marchés pour justifier cette baisse brusque de l’or serait que, justement, l’or a servi d’amortisseur pour la chute des actions. En résumé, comme l’or a beaucoup progressé ces dernières années, les pertes enregistrées sur les actions ont été compensées en vendant de l’or.

Si cette théorie est juste, les particuliers qui ont découvert tardivement les vertus de l’or devront donc patienter s’ils veulent voir le prix de leurs lingots d’or décoller. Ce qui, soit dit en passant, serait sans doute une bonne nouvelle pour leur portefeuille mais une très mauvaise nouvelle sur le plan global car cela signifierait que les choses ne s’améliorent pas. Ce qui prouve une fois de plus que la bonne santé du portefeuille des uns se nourrit en quelque sorte de la déconvenue des autres.

En attendant cette hypothétique hausse du métal jaune, il est un investisseur qui ne se plaint pas de l’évolution du cours de l’or : la Banque nationale de Belgique, qui a réalisé une bonne opération sur l’or. C’est d’autant plus étonnant qu’on dit généralement que le métal jaune ne rapporte par définition aucun intérêt.

Là encore, la théorie souffre d’une exception. En 2011, la BNB a prêté 84 tonnes d’or aux banques commerciales. Cela lui a rapporté entre 7 et 8 millions d’euros, selon la presse flamande. Qu’ont fait les banques commerciales de tout cet or, me direz-vous ? C’est simple, elles en avaient besoin pour émettre des produits financiers gagés sur l’or. Des produits financiers en papier dont raffolent les particuliers car ils peuvent bénéficier de la hausse de l’or sans avoir l’inconvénient de disposer d’un coffre-fort pour loger leur or.

Si je résume bien, les banques commerciales ont vendu des produits basés sur l’or, des produits qui ne performent pas trop bien en ce moment, mais c’est la BNB qui leur a prêté cet or ; elle, en revanche, a bien gagné sa vie avec un métal jaune qui n’est pas censé rapporter des intérêts. Je sais, tout cela a l’air fou, mais c’est aussi cela, la finance.

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