Trends Tendances

L’Iran et l’Egypte seront sauvés par la nature

En dépit des apparences, l’Iran et l’Egypte seront sauvés du pire par leurs classes moyennes et … mère Nature.

L’Egypte fait la une des médias avec sa révolte populaire et son coup d’Etat contre les frères musulmans. Quant à l’Iran, il fait régulièrement la UNE des médias, notamment pour son programme nucléaire et sa capacité à fabriquer l’arme nucléaire. Dans les deux cas, ce qui est certain, c’est que contrairement à ce que laisse penser une vision superficielle des choses, ce ne sont ni les militaires égyptiens qui vont faire la loi, ni les mollahs et autres ayatollahs d’Iran qui décideront de l’avenir de leur pays.

Pour Thomas Friedman, l’éditorialiste vedette du New York Times – ce qui va façonner l’avenir de ces deux pays, c’est Mère nature et… les classes moyennes. Etonnant ? Oui, sauf si on déroule son argumentation. Prenons l’exemple de mère Nature : en Iran, le conseiller du nouveau président iranien a clairement indiqué que le principal danger de l’Iran, ce n’était pas Israël, ni les Etats-Unis, mais de savoir qui pourra encore vivre en Iran.

Ce qu’il veut dire par là, c’est que le plateau iranien va devenir inhabitable, sans nappe phréatique ou presque, avec un bilan hydraulique catastrophique, des déserts qui grignotent les terres arables,… Si les Iraniens ne font rien, 45 millions d’habitants, sur une population de 75 millions, devront déménager d’ici 20 ou 30 ans. Même diagnostic pour l’Egypte. Le désert gagne du terrain chaque jour, le tassement du sol et la hausse du niveau des mers font que le pays perd chaque année 5% de son PNB à cause de la dégradation de son environnement. Les gouvernements de ces deux pays n’auront pas le choix, ils vont devoir composer avec l’occident pour trouver une solution à leurs problèmes. Ils y arriveront d’autant plus vite que leurs classes moyennes vont pousser dans ce sens. Mieux éduquées que par le passé, et mieux connectées grâce à Internet, ces classes moyennes ne supporteront pas une mauvaise gestion des militaires pour l’Egypte ou les embargos économiques imposés par les Etats-Unis dans le cas de l’Iran. Donc, oui, les deux pays à surveiller dans les années à venir sont l’Egypte et l’Iran – voilà deux pays, trop peuplés – 85 millions pour l’Egypte, 75 millions pour l’Iran – deux pays qui ont trop peu de pétrole et également trop peu de terres cultivables. Et donc, oui, mère Nature va sans doute mettre la pression sur les dirigeants de ces pays – pour l’Iran, c’est simple : même si des décisions sont prises maintenant, il faudra entre 10 et 15 ans pour simplement reprendre les territoires pris par les déserts – reste à espérer que la pression de mère Nature sera plus efficace que celle d’un embargo.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content