Logement social : les nouvelles ambitions de Bruxelles

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Le gouvernement bruxellois compte presque doubler le nombre de logements sociaux en 10 ans et réduire celui des logements inoccupés. La nécessité s’en fait sentir… d’autant que le boom démographique bruxellois se précise.

Le nouveau contrat de gestion de la Société du logement de la Région de Bruxelles-Capitale (SLRB) doit accélérer les investissements dans le logement social, qui se veut aussi un levier d’action environnementale, a indiqué mardi Christos Doulkeridis, secrétaire d’Etat au Logement, lors de la présentation de ce contrat à la presse.

Le gouvernement bruxellois compte porter à 15 pc le taux de logements à finalité sociale et de gestion publique d’ici 2020 en réduisant notamment le nombre des logements inoccupés. La nécessité s’en fait sentir, puisque les ménages en attente d’un logement social (37.000) ont dépassé le nombre de ceux qui en disposent (36.000). D’autant que le boom démographique bruxellois se précise, avec 133.000 habitants en plus attendus à l’horizon 2020.

Le nouveau contrat de gestion conclu pour cinq ans entre la SLRB et la Région bruxelloise vise avant tout à accélérer les investissements, les précédents ayant été jugés “trop abstraits”. Pas moins de 480 millions d’euros des deux programmes quadriennaux antérieurs (2002 à 2009) n’ont en effet pas encore été réalisés.

Un système d’incitants/sanctions pour les sociétés de logement

C’est une des raisons pour lesquelles l’exécutif bruxellois a opté pour la mise en place d’un système d’incitants/sanctions pour les sociétés de logement, afin d’améliorer le respect du planning d’investissement.

Sur les 206 millions d’euros du programme quadriennal, une première tranche de 56 millions a déjà été dégagée en juillet pour les sociétés les plus à même de réaliser, dans les délais impartis, les travaux dans lesquels elles se sont engagées, ainsi que les chantiers les plus urgents. Les moins méritantes devront attendre, même si des mesures d’encadrement leur sont destinées (pôle d’expertise, cahier des charges type pour faciliter leur travail, etc.). “C’est un système de responsabilisation, précise Christos Doulkeridis. Les 150 millions d’euros restants seront attribués sur base d’un cadastre” objectivant les besoins, attendu pour mars 2011.

“Nous sommes prêts à entendre les raisons objectives de tel ou tel retard (difficultés dues à la crise, recours à une entreprise qui part ensuite en faillite, etc.), relève Gert Van der Eeken, président de la SLRB. Des moyens complémentaires ainsi qu’une expertise sont disponibles.” Pour lui, le système ambitionne la bonne gouvernance : “Ce n’est certainement pas une volonté de réduire le nombre de sociétés de logement”, souligne-t-il.

Développement des jardins et potagers collectifs, gestion des abords sont au programme

Le contrat de gestion se veut également “vert”, dans la perspective d’une réduction des gaz à effet de serre de 30 % pour 2025 (par rapport à 1990), à laquelle s’est engagée la Région. Il introduit des “normes passives” pour les nouvelles constructions, des standards “basse énergie” pour les rénovations lourdes, des systèmes de cogénération d’électricité et de chaleur, ou encore un accompagnement des ménages vers une utilisation à la fois plus économique et plus environnementale de l’énergie. “La facture énergétique des locataires peut ainsi diminuer de 90 %”, estime Christos Doulkeridis.

Développement des jardins et potagers collectifs, gestion des abords sont aussi au programme afin qu'”on ne puisse plus distinguer à l’avenir les logements sociaux nouveaux du reste du parc immobilier”, commente le secrétaire d’Etat Ecolo.

Pour éviter de voir se développer “autant de politiques d’accompagnement social qu’il existe de sociétés de logement”, la SLRB, qui voit ses subventions augmenter de 440.000 euros, est appelée à assurer un rôle de recadrage des actions des acteurs en jeu.

Trends.be, avec Belga

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