Le Cercle du Lac se rapproche de l’E411

© Group Sigma

Le cercle d’affaires est à l’étroit à l’Aula Magna. Il reste en contrée néo-louvaniste mais voit plus grand, avec notamment l’intégration d’un centre d’affaires. Portrait.

La demande de permis a été déposée en mai dernier. Le Cercle du Lac espère déserter le rivage qui lui a donné son nom, pour s’installer plus en hauteur, à la pointe du Parc Einstein, sur un terrain de 96 ares bordé par le boulevard Baudouin Ier et la rue de Rodeuhaie. Et ce, à la fin 2012, voire au plus tard début 2013. “Le 3e étage de l’Aula Magna nous a accueilli dès 2005 et nous a permis de nous développer. Aujourd’hui, avec près de 660 membres, nous manquons clairement d’espace dans ces quelque 200 m²”, précise Eric van der Schueren, directeur général du Cercle du Lac. Ici encore, le Cercle peut compter sur l’UCL, qui, après lui avoir offert l’Aula, lui cède le terrain en emphytéose.

Le choix de l’emplacement comme du concept du nouveau bâtiment a été mûrement réfléchi. “Cela fait trois ans qu’on y pense !”, souligne celui qui a par ailleurs acquis ses lettres de noblesse en la matière au Cercle Gaulois, au Cercle de Lorraine ou encore, à l’International Club Château Sainte-Anne. Le projet immobilier mise sur l’espace : 1.800 m² sont destinés aux seules activités du Cercle du Lac, tandis que 1.350 autres abriteront un centre d’affaires _ à destination prioritairement des membres. En détails : un restaurant ouvert tous les midis, un lobby et son bar, deux grandes salles de conférence (60 et 150 personnes) et quatre salles de réunion (entre 35 et 42 m²). “Cette ouverture aux non-membres _ jeunes entrepreneurs, spin-off, starters, en manque de locaux ou autres _ qui pourront bénéficier de la disponibilité du business center (Ndlr, dont le Cercle sera prestataire de service) rencontre à la fois un souci sociétal et notre volonté de faire évoluer le champ d’action du Cercle”, intervient Eric van der Schueren.

Image de marque et outil de travail

La gestation du projet a été confiée au bureau d’architecture Group Sigma, en partenariat avec le bureau d’étude Détang Engineering, en charge des techniques spéciales et de la mission PEB. Résultat ? Un édifice sinon passif, du moins durable (K27). Un projet d’envergure, d’un poids de 6.785 .000 euros, financés tant par les structures propres du Cercle, que par un pool de banquiers (la plupart étant membres) et, sans doute, la Région wallonne, à hauteur d’un subside de 10 %.

Pour son directeur général, ce nouveau quartier général est avant tout “l’image de marque du Cercle du Lac, un bel outil de travail qui va permettre d’atteindre facilement 900 membres en 2015. Et pourquoi pas 1.000 ou 1.200 !” Le futur bâtiment représente qui plus est un “réel challenge : humain, financier et de management d’équipe”, conclut Eric van der Schueren. Un défi qui cadre avec la devise du Cercle : “Vouloir entreprendre”.

Le pari de l’E411

Comme beaucoup de success stories, tout commence par une belle idée, émise lors d’une conversation entre deux amis, dont Serge Verhaegen (actuel président et administrateur-délégué chez Bedimo). Rêvée dès 2002-2003, une enquête réalisée par un étudiant de l’UCL en confirme la faisabilité en 2004 _ recensant quelque 2000 entreprises dans un rayon de 20 km _ et un an plus tard, le Cercle est créé. Il repose sur une ASBL, qui regroupe les membres (et gère leurs cotisations), doublée d’une coopérative, “le bras armé du Cercle”. Une force de frappe capitalisée par l’engagement à long terme de 30 entrepreneurs et industriels locaux, à concurrence de 10.000 euros chacun.

“L’idée première est de combler une brèche dans le quadrillage de la Belgique par les cercles d’affaires, en s’appuyant sur le potentiel économique du Brabant wallon et ses alentours. C’est le pari de l’E411, l’axe Bruxelles-Luxembourg”, récapitule Eric van der Schueren. Mais pas seulement. “Nous nous proposons de jeter une passerelle entre le monde des affaires et le monde académique, qu’une frilosité réciproque tient à distance”, ajoute-t-il. Quoi de plus normal, dès lors, que d’élire domicile au coeur de Louvain-la-Neuve pour mieux réunir “les hommes de science et les gens du terrain”. Une mixité toutefois encore insuffisante aux yeux d’Eric van der Schueren, puisque le nombre d’académiques ou assimilés parmi les membres ne dépasse pas la barre des 10 %. Les 90 % restants réunissent des décideurs issus de tous les horizons : chefs d’entreprises, industriels, financiers, professions libérales, etc. Mais aussi, et “c’est l’un des atouts du Cercle du Lac”, de nouvelles recrues dans le monde de l’entreprise et des étudiants, rassemblés sous la bannière du Cercle des Jeunes entrepreneurs de Belgique (CJEB), qui fait ses premiers pas sous l’oeil attentif de son aîné (lire l’encadré). De quoi ramener la moyenne d’âge à 48 ans.

Au sein de la petite communauté, on repère vite quelques têtes connues. Dont un comité d’honneur prestigieux (et dispensé de cotisation !) s’appuyant, entre autres, sur Jean Stéphenne (directeur général de GlaxoSmithKline), Jean-Pierre Delwart (président de l’Union wallonne des entreprises), le ministre d’Etat Philippe Maystadt, Bruno Delvaux (recteur de l’UCL), Luc de Brabandère (The Boston Consulting Group), le comte Yves du Monceau de Bergendael ou encore Michel Coenraets (Belrobotics).

Réunis autour du vouloir entreprendre

Le Cercle n’est pas un adepte du hard marketing, se refusant à tout show-off. “Notre succès tient à la spontanéité de notre réseau. Nos meilleurs ambassadeurs sont nos membres. Ils sont ici de leur plein gré, parce qu’ils adhèrent au concept, à l’esprit de convivialité et à la simplicité des contacts créés, loin de tout bling-bling tapageur”, assure Eric van der Schueren. Le taux de déperdition annuel se situe entre 12 et 18 %, l’overlap étant limité à 15 %.

Au programme de la quinzaine de réunions mensuelles du Cercle : des conférences et des rencontres avec des acteurs et experts du milieu, invitant les membres au débat, au partage de leurs expériences… et de leurs cartes de visite. Mais aussi, des voyages, des activités culturelles, des visites d’entreprises etc., pour renforcer les liens tissés lors des meetings plus formels.

Frédérique Masquelier

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