Cloud computing : Belgacom y perd son latin

Insolite : Belgacom met le paquet sur le cloud computing et le fait savoir mais, dans sa hâte, mêle du latin de cuisine à son communiqué en français. Le fameux “Lorem ipsum” qui remplit les cases vides de par le monde.

Grosse annonce de Belgacom, lundi, en faveur d’une nouvelle offre autour du cloud computing . Un système qui “consiste à déporter des ressources informatiques sur des serveurs distants, contrairement à l’hébergement traditionnel sur un serveur local ou sur le poste de travail de l’utilisateur”, rappelait à cette occasion l’opérateur historique.

L’entreprise, “désireuse de développer et d’accélérer de nouvelles solutions professionnelles de cloud sur site et privés”, annonçait avoir conclu un partenariat avec la société VCE, “fournisseur important de solutions d’infrastructure convergente” : “VCE, une société fondée par Cisco et EMC avec des investissements de VMware et Intel, entend accélérer l’adoption de modèles informatiques virtualisés basés sur le Cloud, ce qui permettra de simplifier l’IT et d’en réduire les coûts tout en améliorant le délai de commercialisation pour les clients.”

Suivent une description de l’offre de VCE et l’exposé des ambitions de Belgacom en la matière… ainsi que deux longs paragraphes en latin qui concluent le communiqué de presse. Les deux paragraphes sont parfaitement identiques et, pour tout dire, sont utilisés depuis longtemps pour “remplir” des cases de texte momentanément vides et en attente de leur contenu final.

Lorem ipsum dolor et caetera

Du latin apparemment classique mais qui, en réalité, ne veut rien dire. On trouve davantage d’explications à ce sujet sur le site de Microsoft. Cette locution, si elle n’a pas de sens, n’en affiche pas moins une longue histoire, indique le géant de Redmond : “Elle a été utilisée pendant plusieurs siècles par les typographes pour mettre en évidence les apparences les plus caractéristiques de leurs polices. Elle est utilisée car les lettres qu’elle contient et l’espacement des caractères font apparaître de façon optimale l’épaisseur, la présentation et toutes les autres caractéristiques importantes de la police.”

Selon Wikipedia, il circule en fait “des centaines de versions différentes du Lorem ipsum, mais ce texte aurait originellement été tiré de l’ouvrage de Cicéron, De Finibus Bonorum et Malorum (Liber Primus, 32), texte populaire à cette époque, dont l’une des premières phrases est : Neque porro quisquam est qui dolorem ipsum quia dolor sit amet, consectetur, adipisci velit (“Il n’existe personne qui aime la souffrance pour elle-même, ni qui la recherche ni qui la veuille pour ce qu’elle est”).”

Au 16e siècle, rappelle Microsoft, un imprimeur a adapté le texte de Cicéron afin d’en tirer une page d’exemples typographiques. “Depuis, le texte est devenu le standard utilisé par l’industrie de l’imprimerie pour les textes factices. Avant l’avènement de la PAO, les graphistes devaient faire des maquettes de présentation en dessinant des lignes factices pour figurer le format du texte. L’avènement des feuilles auto-adhésives préimprimées avec le texte Lorem ipsum a permis de figurer de façon plus réaliste où un texte devrait s’insérer dans une page.”

La distraction face à un texte certes dénué de sens mais qui se présente comme un contenu calibré, peut produire des erreurs semblables à celle de Belgacom. Une erreur dont la probabilité était amplifiée par le fait que la partie “latine” du communiqué suivait directement la partie “française”. Surtout, une erreur corrigée dès le milieu de l’après-midi, comme nous avons pu le constater. Heureusement, la capture d’écran avait déjà été effectuée…

V.D.

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