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Faut-il une seconde amnistie fiscale en Belgique ?

Selon certains fiscalistes, si notre pays procédait à une seconde amnistie fiscale, nous pourrions récupérer sans problème 4 milliards d’euros. En période de crise, de tels chiffres font réfléchir les partis politiques…

Le débat sur l’amnistie fiscale a été relancé ces jours-ci par une interview de Bernard Clerfayt, l’actuel secrétaire d’Etat chargé de lutter contre la fraude fiscale. Selon certains fiscalistes, si notre pays procédait à une seconde amnistie fiscale, nous pourrions récupérer sans problème 4 milliards d’euros. En période de crise, de tels chiffres font réfléchir les partis politiques…

A ceci près que les conclusions de ces partis différent assez fortement. Pour les libéraux, il faut se contenter d’une amnistie fiscale et davantage renforcer la lutte contre la fraude sociale, dont on parle peu mais qui, aux yeux des libéraux, rapporteraient plus d’argent encore que la fraude fiscale.

Du côté des socialistes et des Ecolos, on ne voit pas d’un bon oeil une amnistie fiscale qui serait considérée par leur électorat comme un nouveau cadeau aux riches. En effet, pour qu’une amnistie fiscale fonctionne, il faut que l’amende pour rapatrier les capitaux cachés soit faible ou en tout cas suffisamment incitante.

Sur l’aile gauche de l’échiquier politique, on évoque plutôt un renforcement de la lutte contre la fraude fiscale. En Belgique, cette “économie en noir” est évaluée à environ 26 milliards d’euros. A en croire certaines études, la fraude est évaluée à 18 % de notre PIB, soit nettement plus que chez nos voisins français, allemands et néerlandais, où la moyenne tourne autour de 12 % du PIB. Cette différence de 6 % représente un manque à gagner, pour l’Etat belge, de 8 milliards d’euros.

Ces sommes font rêver les hommes politiques qui devront équilibrer notre budget d’ici 2015. Il est probable que le fisc sera mis à contribution pour améliorer son efficacité : avec 30.000 fonctionnaires, soit autant que les Pays-Bas pour une population de 16 millions d’habitants, le fisc belge semble démuni pour réduire cette fraude fiscale. Un seul exemple : en Belgique, la chance – ou plutôt la malchance – d’être contrôlé est de… 0,16 % pour un particulier et de 4 % à 5 % pour une entreprise. Des chiffres qui, eux, ne font pas rêver les hommes politiques.

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