Ryanair s’attend à un “mauvais été” dans le ciel européen

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Ryanair s’attend à un “mauvais été” pour les voyageurs dans le ciel européen, avec de nombreuses grèves d’autres compagnies ou de contrôleurs aériens. Mais l’entreprise irlandaise n’exclut pas d’être elle-même également touchée par des perturbations voire des grèves.

Alors qu’elle a entamé en décembre dernier un processus de reconnaissance des syndicats de pilotes, la société n’entend toutefois pas reconnaître les différentes législations nationales sur le travail, a fait comprendre mardi Kenny Jacobs, le directeur marketing de Ryanair, de passage à Bruxelles.

Les représentants des pilotes belges demandent pourtant à ce que le droit national sur le travail soit appliqué, en ce compris ses aspects de négociations sociales et de reconnaissance des syndicats qui vont de pair.

“Nous opérons dans 28 pays européens. Il ne serait pas efficace de reconnaître et d’appliquer 28 législations en la matière différentes”, avance Kenny Jacobs. “Des multinationales comme Danone ou Nestlé le font pourtant”, rétorque Didier Lebbe, secrétaire permanent CNE.

Plusieurs syndicats européens, dont le sien pour la Belgique, avaient d’ailleurs lancé le mois dernier un ultimatum, allant jusque’au 30 juin, à Ryanair. Ils menacent la compagnie aérienne à bas coûts irlandaise de mener des mouvements de grève durant l’été prochain si l’entreprise se refuse à respecter les législations nationales sur le travail. Une réunion entre ces syndicats est prévue à la fin du mois de mai à Madrid, puis à Dublin début juillet. “Si rien n’a changé d’ici là, on décidera alors de mesures”, prévient Didier Lebbe.

Dans le cadre du processus de reconnaissance des syndicats de pilotes en Belgique, une troisième entrevue entre les représentants de ces derniers et la compagnie devrait par ailleurs avoir lieu le mois prochain, selon le directeur marketing de Ryanair. Les syndicats ne sont toutefois pas au courant d’une éventuelle date.

La compagnie n’entend, en tous les cas, pas se défaire de son business model, qui s’appuie notamment, selon elle, sur l’efficacité, une hautre productivité et la volonté de “donner aux clients ce qu’ils veulent”, c’est-à-dire de bas prix. Des grèves de pilotes ne sont donc pas à exclure dans les mois à venir. “C’est une réalité, cela pourrait arriver”, reconnait Kenny Jacobs, qui s’attend, plus largement, à un été difficile pour le secteur. Il a ainsi cité les grèves à répétition qui touchent Air France et les contrôleurs aériens de l’Hexagone actuellement, ainsi que les mouvements qui ont affecté ou affectent Brussels Airlines ou Vueling.

Le responsable de Ryanair était mardi à Bruxelles à l’occasion de la publication des résultats d’un projet de recherche mené par le CEPS (Centre for European Policy Studies) sur l’impact des transporteurs low cost en Europe en termes d’intégration et de mobilité, que ce soit pour les travailleurs et étudiants, les voyages d’affaires ou le tourisme de loisirs. D’après ce rapport, la connectivité à faible coût améliore la qualité de vie des gens et les compagnies aériennes actives sur ce segment ont joué un rôle “essentiel” pour rapprocher l’Europe en favorisant la mobilité et en rendant les voyages aériens abordables pour un public plus large, analyse Ryanair.

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