Négociations sur les salaires : modération n’est pas raison

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Le patronat réclame une hausse “réfléchie” des salaires, voire un gel pur et simple pour 2011 ? La FGTB monte aux barricades, “appelle les employeurs à la raison” et cible “les effets néfastes de la concurrence salariale”.

Au cours des prochaines négociations relatives à l’accord interprofessionnel, il ne pourra être question que d’une hausse salariale “réfléchie”, a déclaré Pieter Timmermans, directeur général de la Fédération des entreprises de Belgique, dans un entretien accordé jeudi dernier à nos confrères de Trends Magazine.

“Nous ne nous pouvons nous retrouver dans le schéma classique où l’on examine ce qui est possible au-delà de l’indexation afin de donner une marge de négociations aux secteurs”, affirme-t-il notamment. Ainsi, si indexation il y a, elle ne pourra être qu’une “mesure réfléchie”, productive et bénéfique à la croissance de l’économie. Des chèques-repas ou des éco-chèques pourraient notamment constituer une solution.

“On peut augmenter la masse salariale en laissant déraper les augmentations salariales et en mettant en péril la position concurrentielle de la Belgique. On peut aussi augmenter cette masse en élargissant sa base. Ce qui signifie qu’il faut aider davantage de personnes à décrocher un emploi.”

Modération salariale : la FGTB appelle les employeurs à la raison

La FGTB a fait part de son indignation par rapport aux demandes patronales d’une modération salariale (FEB), voire d’un blocage des salaires (Voka), dans un contexte de négociations à venir en vue du prochain accord interprofessionnel.

En réaction à ces propositions, le syndicat socialiste appelle, dans un communiqué, les employeurs à la raison et attire l’attention “sur les effets néfastes de la concurrence salariale”. La FGTB fait référence à une étude de la KULeuven sur les conséquences négatives pour l’emploi de la stratégie allemande de modération salariale.

“Ainsi, malgré une évolution différente en matière de salaires en Allemagne et en Belgique, la Belgique a créé davantage d’emplois. Selon Paul Van Rompuy, auteur de l’étude, si l’on prend la période 2001-2007, l’emploi dans l’économie marchande a augmenté de 3,25 % chez nous contre 0,6 % en Allemagne.”

Cumuler un taux d’emploi faible avec une modération salariale à l’allemande “ne ferait qu’aggraver la situation de l’emploi, ajoute la FGTB. En outre, une modération salariale aurait un effet négatif plus important, en termes de consommation interne, que ce qu’on gagnerait, par ailleurs, en matière d’exportation.”

Le syndicat met en garde, au passage, les représentants des employeurs “contre les dangers d’une concurrence fiscale internationale entre Etats membres et contre toute politique d’austérité qui gagnerait les pays de l’Union”.

Trends.be, avec Belga

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