Makro/Metro: le plan de transformation “profond” pourrait coûter plus de 500 emplois

© IMAGEGLOBE

La direction belge de Makro et Metro a fait part, ce lundi matin lors d’un conseil d’entreprise extraordinaire, de son intention de mettre en oeuvre un plan de transformation “profond” qui pourrait “impliquer une perte d’emploi pour un maximum de 505 collaborateurs”, a annoncé l’entreprise qui assure par contre que “l’ensemble des magasins existants seront conservés”.

Cette réorganisation, qui s’accompagne d’un investissement de 61 millions d’euros, “serait déployée progressivement jusqu’à fin 2018”, a précisé la direction, en assurant qu’elle “mettra tout en oeuvre pour éviter au maximum les licenciements secs”. “Ce plan de transformation est bel et bien tourné vers l’avenir. Il s’accompagne de choix clairs et d’investissements devant offrir des perspectives d’avenir saines aux deux marques”, a encore indiqué le groupe dans un communiqué.

Selon ce dernier, le plan prévu conduirait Makro à s’orienter vers deux types de clients: les particuliers d’une part et les professionnels de la construction/rénovation et du jardinage d’autre part. L’enseigne se concentrerait en outre sur trois spécialisations, à savoir le “good food” (assortiment d’aliments de qualité), le segment “party” qui regroupe tout ce qui touche à la fête et le département “home”. “La transformation de Makro comprendrait par ailleurs des investissements pour augmenter l’attractivité des sites des magasins ainsi qu’une nouvelle approche, plus simple, en termes de logistique et d’administration”, a poursuivi la société.

Quant à Metro, son offre de gros dans l’alimentaire sera renforcée et son développement sera accéléré, avec l’ouverture attendue de plusieurs magasins dans les années à venir. “Afin de rendre possibles la transformation et les nouvelles stratégies commerciales de Makro et de Metro, le plan prévoit la scission des services centraux qui opèrent aujourd’hui pour les deux marques. Des sièges centraux spécialisés seront créés pour les deux enseignes et seront installés à proximité des magasins.

Cette répartition plus efficace du travail pourrait engendrer la disparition d’une partie des postes actuels”, a ajouté l’entreprise. Au total, le plan pourrait conduire “à une perte d’emploi pour un maximum de 505 collaborateurs”, sur quelque 3.000 salariés en Belgique, et ce tant dans les magasins Makro et Metro qu’au siège central de Wommelgem. “Nous croyons fermement dans un avenir sain et rentable pour Makro et Metro grâce à la nouvelle stratégie commerciale pour les deux marques et nos investissements de 61 millions d’euros. En recourant à la spécialisation, nous répondons clairement au besoin du client”, ont commenté Antonio Baptista, CEO de Makro Belgique et Vincent Nolf, CEO de Metro Belgique, cités dans le communiqué. A la suite de cette annonce, la phase d’information et de consultation va être lancée, la direction souhaitant entamer “dès que possible les discussions avec les représentants du personnel, dans le respect d’un dialogue ouvert et constructif”, a-t-elle conclu.

Les syndicats restent dans l’expectative

Les syndicats des magasins Makro et Metro restent dans l’expectative. “Pour l’instant, le personnel est informé. Sur base de leurs réactions, nous définirons l’attitude à adopter”, a expliqué Myriam Nevelsteen (LBC/CNE). “Nous ne planifions pas encore d’action”, a de son côté indiqué Erwin De Deyn (SETCa). Une première réunion entre direction et syndicats est prévue vendredi.

Il y a 2 ans, 350 travailleurs avaient déjà dû quitter l’entreprise, rappelle le syndicat chrétien. Quant au SETCa, il a déjà fait savoir que les négociations relatives à un plan social ne débuteraient pas avant la fin de la phase d’information et de consultation. Le syndicat socialiste s’opposera également à tout licenciement sec.

Partner Content