Le choix du F-35 pourrait “créer ou consolider 400 emplois”

Le patron d'Asco, Christian Boas, et Gregory Day. © BELGA

L’entreprise aérospatiale Asco et le groupe américain Lockheed Martin (LM), constructeur de l’avion de combat furtif F-35 Lightning II – en lice pour la succession des F-16 belges – ont signé jeudi un protocole d’accord qui pourrait, en cas de choix de cet appareil par le gouvernement, “créer et consolider” 400 emplois en Belgique, selon le patron d’Asco, Christian Boas.

“Ce MoA (+Memorandum of Agreement+) crée l’occasion d’étendre notre relation existante avec LM pour améliorer nos capacités dans nos activités principales et l’occasion de créer et/ou de consolider jusqu’à 400 emplois hautement qualifiés, depuis des ingénieurs d’industrialisation, des opérateurs de production jusqu’au personnel de soutien”, en cas de sélection du F-35, a-t-il affirmé lors de la cérémonie de signature au siège d’Asco à Zaventem.

M. Boas a rappelé que son entreprise coopérait déjà avec Lockheed Martin.

Asco a ainsi remporté en novembre un contrat pour la fabrication en sous-traitance d’ailerons haute-vitesse (“flaperon spars”) pour le F-35 en tant que sous-traitant de Fokker Technologies, une entreprise de GKN Aerospace, qui génèrera une activité à long terme “de plusieurs millions d’euros par an”. “Nous avons obtenu ce contrat car nous sommes bons et compétitifs, parce que le F-35 est un programme compétitif”, a souligné M. Boas devant quelques journalistes.

Sa filiale canadienne, Asco Aerospace, installée à Vancouver (Colombie britannique, ouest du Canada) fabrique des éléments importants du F-35, dont la cloison en titane la plus complexe du tronçon de voilure de l’avion, la structure des longerons et les cadres en aluminium du fuselage avant ainsi que les longerons en titane du bord d’attaque de l’aile de la version C de l’avion – destinée à opérer depuis les porte-avions de l’US Navy. Elle a obtenu ce contrat directement du groupe américain, là aussi grâce à son caractère concurrentiel.

M. Boas a toutefois rappelé la position générale de l’industrie aérospatiale et de défense belge face au choix qui se pose au gouvernement. Qui devra trancher, en principe à la mi-2018, entre deux candidats ayant répondu à l’appel d’offres, le F-35 et le Typhoon du consortium européen Eurofighter, alors que la France propose le Rafale de l’avionneur Dassault dans le cadre d’un “partenariat stratégique” plus vaste et plus flou.

“Quelle que soit cette décision, les opportunités ainsi créées renforceront l’industrie belge dans ses capacités à participer à des initiatives européennes pour renforcer et développer une base industrielle de défense et de sécurité européenne forte, qui est encore aujourd’hui trop fragmentée”, a-t-il dit.

Les industriels belges, qui ne souhaitent pas mettre tous leurs oeufs dans le même panier, multiplient les contacts avec les fournisseurs potentiels du prochain avion de combat, même si plusieurs estiment que “ce qui est sur la table est encore insuffisant”.

Le gouvernement a, dans un souci d’obtenir un retour économique pour ce contrat d’un montant initial estimé à 3,573 milliards d’euros, inclus dans l’appel d’offres une disposition prévue dans le traité de l’Union européenne, l’invocation d'”intérêts essentiels de sécurité”.

La coentreprise Ignition! , filiale à 50% du groupe aéronautique wallon Sonaca et de Sabena Aerospace, spécialisée dans la maintenance aéronautique, a déjà signé mardi un MoA similaire avec Lockheed pour le développement de partenariats à long terme dans le domaine de la maintenance et de la formation dans le cas du choix du F-35.

Et lundi prochain, la société Belgium Engine Center (BEC) basée à Herstal et Pratt & Whitney, qui fabrique le réacteur F-135 du Lightning II signeront un “Memorandum of Understanding” (MoU) “qui facilitera l’accès de BEC à de nouveaux marchés et aux technologies futures”.

BEC assure la maintenance, la réparation et l’entretien de moteurs militaires (en particulier le moteur F-100 de Pratt & Whitney qui équipe les chasseurs F-15 et F-16). L’entreprise liégeoise est depuis le 30 septembre 2016 une filiale à 100% du groupe AIM Norway, lui aussi impliqué dans les programmes de moteur F-100 et F-135.

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