“Il existe de la marge pour augmenter les salaires !”

© Thinkstock

Malgré le discours ambiant, des marges existent bel et bien pour augmenter les revenus des travailleurs, estime le PTB : “Quand on gratte, on voit qu’on satisfait d’abord les actionnaires, via les dividendes, plutôt que de créer de l’emploi ou d’augmenter les salaires.”

Les grandes entreprises ont les moyens d’accorder des hausses salariales à leurs employés, selon une étude réalisée par le Parti du travail de Belgique (lire ci-après), rapportée par Sud-Presse. L’étude a été menée auprès de 467 sociétés belges et a livré une conclusion simple : malgré le discours ambiant, des marges existent bel et bien pour augmenter les revenus des travailleurs.

L’indice économique Profitor, inventé par le PTB, confronte le bénéfice net (tel que publié à la Banque nationale) à l’ensemble de la masse salariale (salaires et avantages divers). Plus il est haut, plus les bénéfices vont en priorité vers les actionnaires. Le record pour 2009 revient à AB InBev, selon les calculs du parti.

L’idée de départ “vient de ce que l’AIP induisait un blocage des salaires alors que le Bel 20 n’arrêtait pas de grimper : les patrons disaient attention, le Bel 20, ce ne sont pas toutes les entreprises, détaille David Pestieau, coauteur de l’étude. Alors, on a regardé toutes les grandes entreprises. Quand on gratte, on voit qu’on satisfait d’abord les actionnaires, via les dividendes, plutôt que de créer de l’emploi ou d’augmenter les salaires.”

Les 3 enseignements de l’étude du PTB sur les bénéfices des grandes entreprises

Le PTB a examiné les sociétés belges privées non financières de plus de 300 travailleurs entre 2001 et 2009. Sans les banques et compagnies d’assurances, les entreprises publiques ou les sociétés non actives en 2001, donc. Soit un total de 467 sociétés en Belgique. Les conclusions de cette étude ?

1. Les bénéfices flambent de 419 %. “Entre 2001 et 2009, les bénéfices de ces entreprises ont grimpé de 4,6 milliards à 23,9 milliards (+ 419 %). Ce qui signifie que les profits de notre top 300+ ont quadruplé en huit ans. Les énormes bénéfices 2009 d’AB InBev et ExxonMobil en 2009 (6,4 milliards et 5 milliards d’euros) pèsent lourdement dans le résultat de l’ensemble. Même si l’on retire les résultats de ces deux sociétés, les profits des autres entreprises ont plus que doublé en huit ans.”

2. Le gouvernement augmente ses cadeaux fiscaux “Qu’a fait pendant ce temps le gouvernement avec les outils dont il dispose comme la fiscalité ? Il a fortement augmenté les cadeaux fiscaux (intérêts notionnels et autres déductions fiscales). Pour ces 467 sociétés non financières, le taux d’imposition moyen est passé de 26,2 % (2001) à 5,1 % (2009). Il a donc été divisé par cinq.”

3. L’emploi stagne alors que les bénéfices s’envolent “Des entreprises avec des bénéfices en hausse et moins taxés favoriseraient l’emploi, répètent nos gouvernants. Notre étude infirme ce dogme. De 2001 à 2009, l’effectif total des 467 sociétés examinées passe de 409 837 à 416 649 équivalents temps plein. Soit une progression d’à peine 1,66 %, une quasi-stagnation de l’emploi alors que les bénéfices s’envolent.”

Trends.be

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content