Brussels Airlines accuse une perte de 60,7 millions d’euros en 2012

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La compagnie aérienne Brussels Airlines a subi l’an dernier une perte nette de 60,7 millions d’euros. C’est néanmoins 19,1 millions d’euros de mieux que le résultat enregistré en 2011, a-t-on appris lors de la présentation des résultats annuels jeudi.

Brussels Airlines enregistre une perte de 60,7 millions d’euros, vise les profits en 2014La compagnie aérienne Brussels Airlines a enregistré en 2012 une perte nette de 60,7 millions d’euros (65,1 pour SN Airholding), soit une amélioration de 19,1 millions d’euros par rapport à l’année précédente, a indiqué jeudi le directeur général de l’entreprise, Bernard Gustin, qui espère néanmoins un retour aux profits en 2014 grâce aux efforts consentis tous azimuts, notamment par le personnel. “Il s’agit d’une nette amélioration. Nous sommes sur la bonne voie pour revenir au vert en 2014”, a-t-il dit en se montrant toutefois prudent pour l’exercice 2013 lors de la présentation des résultats annuels à Zaventem.

“Nous sommes sortis de la zone de danger, mais nous restions sur un marché difficile et compétitif”, a expliqué M. Gustin, rappelant que trente des 33 compagnies de l’Association des compagnies aériennes européennes (AEA) enregistrent des pertes. Il s’est toutefois déclaré “combattif”.

La compagnie fait face, comme la plupart de ses concurrentes, à un environnement économique difficile, en raison de la crise, a souligné M. Gustin, citant le prix des carburants, la force de l’euro face au dollar, la faible croissance économique en Europe et une réglementation sans cesse plus lourde.

L’exécution du plan de restructuration ‘Beyond 2012-2013’, qui doit permettre de réduire “structurellement” les coûts est “on track” sans réduction des effectifs, mais en améliorant la productivité, a assuré le CEO de Brussels Airlines. “Et il est important que nous savons dans quelle direction nous allons”, a-t-il ajouté.

En 2012, Brussels Airlines a transporté 5,7784 millions de passagers (soit 1,5% de plus que l’année précédente), avec toutefois un recul en Europe (4,972 millions, moins 1,6%) mais une forte progression sur les vols vers l’Afrique (716.000 personnes, plus 11%) et 95.000 passagers vers New York, la première destination transatlantique de la compagnie. Le coefficient de remplissage des avions à quant à lui progressé de 2,2% l’an dernier.

Selon sa direction, la compagnie a poursuivi à la fois une politique de réduction “drastique” des coûts et de développement – comme l’ouverture de deux liaisons transatlantiques vers New York en 2012 et Washington à partir du 18 juin prochain, avec l’acquisition chaque année d’un nouvel Airbus A330. Pour arriver à neuf l’an prochain si tout va bien, a pour sa part indiqué le directeur financier (CFO) de Brussels Airlines, Jan De Raeymaeker, qualifiant 2012 d’année “charnière”.

La compagnie a ainsi rationalisé sa flotte destinée aux vols européens, avec le retrait du service de dix Avro RJ85 et des cinq derniers Boeing 737 hérités de la fusion entre l’ex-Sabena et Virgin Express, compensée en terme de sièges par l’introduction de quatre Airbus A319 et de trois A320. Elle a aussi adapté ses structures et investi dans le confort des passagers: nouveaux sièges sur les A319 et A320, nouveau système de divertissement à bord (“In Flight Entertainment”, IFE) sur les vols A330 long-courrier.

La direction a conclu avec les syndicats un accord supprimant les augmentations barémiques durant deux ans, en échange d’une garantie du maintien de l’emploi.

Quant aux pilotes, trop nombreux, ils ont été mis en travail à temps partiel. Mais la timide reprise du trafic aérien fait qu’ils vont passer de 85 à 90% dès avril, a annoncé jeudi M. Gustin. “Six mois plus tôt que prévu”, a-t-il fièrement ajouté, en rappelant que son objectif était bien le retour à 100%.

Selon M. Gustin, la modernisation de la flotte va se poursuivre, avec le remplacement à terme des dix derniers Avro RJ100 affectés aux liaisons européennes. “Les RJ100 ont vocation à partir” et “nous devons aller vers un seul type (d’avion) pour l’Europe”, a-t-il dit en parlant d’une analyse “tout à fait ouverte” qui devrait donner des résultats d’ici un an et demi.

Lufthansa allonge jusque fin 2017 le délai pour contrôler Brussels Airlines

L’échéance à laquelle le groupe aéronautique allemand Lufthansa pourra prendre éventuellement le contrôle total de sa filiale belge Brussels Airlines a été reportée à fin 2017, a-t-on également appris jeudi lors de la présentation des résultats annuels de la compagnie.

Lufthansa possède actuellement 45% du capital de la SN Airholding, la société-mère de Brussels Airlines. Elle avait au départ jusque fin 2014 pour se décider sur les 55% restants de sa participation. Les deux parties ont convenu à la fin de l’an dernier de prolonger cette échéance de trois ans, a indiqué la direction de Brussels Airlines lors d’une conférence de presse à Zaventem.

Lufthansa peut exercer chaque année, au mois d’avril, son droit d’option. Mais le groupe allemand a dans le passé indiqué qu’il souhaitait d’abord que Brussels Airlines renoue avec les bénéfices. Or, la compagnie ne prévoit des profits qu’à partir de 2014 et s’attend en 2013 à une perte allant de vingt millions d’euros au pire.

Lufthansa a en outre accordé une ligne de crédit de cent millions d’euros à sa filiale. Mais Brussels Airlines n’y a en 2012 recouru que “pour moins de 50 millions”. Ce qui est “un peu trop”, a admis jeudi le directeur financier, Jan De Raeymaeker. La direction s’attend à ne pas devoir faire appel cette ligne de crédit en 2013, forte des 150 millions dont elle dispose en caisse.

Lufthansa, le deuxième plus important groupe aéronautique en Europe après Air France/KLM, et également maison-mère de Swiss et d’Austrian Airlines, a également publié ses résultats annuels jeudi. Elle est la seule compagnie aérienne “historique” d’Europe à afficher un bénéfice opérationnel net au titre de 2012, mais en recul de 36% par rapport à l’année précédente, à 524 millions d’euros (contre 820 millions d’euros en 2011), en raison du coût de mesures de restructuration et de la hausse du prix des carburants.

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