AIG aurait été traité “plus “durement” que les autres en 2008

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L’ex-secrétaire américain au Trésor Henry Paulson a estimé lundi, lors du procès intenté contre l’Etat fédéral par l’ex-PDG d’AIG, que l’assureur avait été traité “plus durement” que les autres groupes sauvés de la faillite lors de la crise de 2008.

AIG “a été traité dans des termes plus durs que d’autres qui étaient en situation comparable”, comme Citibank, a admis M. Paulson, secrétaire au Trésor de 2006 à début 2009, lors ce procès initié par l’ancien patron du groupe, Maurice Greenberg, qui accuse l’Etat américain de l’avoir spolié.

AIG a été sauvé en septembre 2008 par des injections de fonds publics sous forme d’un prêt de 85 milliards de dollars qui a atteint le montant total de 182 milliards de dollars sous forme de liquidités et de garanties. En échange, l’Etat avait nationalisé le groupe en prenant 79,9% de son capital.

Tout en jugeant que les conditions du renflouement avaient été “punitives” pour les actionnaires, M. Paulson a affirmé qu’il avait soutenu le schéma de sauvetage mené par la Réserve fédérale (Fed) car la faillite d’AIG “aurait fait s’écrouler le système financier et mis à mal des millions d’Américains”. Il fallait aussi réduire “l’aléa moral”, cette forme de garantie implicite de l’Etat dont bénéficient les grands groupes trop importants pour faire faillite, a expliqué M. Paulson.

Alors que le sauvetage d’institutions financières avec l’argent public était très impopulaire aux Etats-Unis, AIG a fait figure de “bouc émissaire”, a encore estimé M. Paulson.

L’ancien secrétaire au Trésor et ex-PDG de Goldman Sachs a également été interrogé sur l’intérêt montré par des investisseurs chinois pour le rachat d’AIG au moment de sa faillite. Il a toutefois expliqué qu’il n’avait pas poursuivi cette voie car il était “certain” que les Chinois demanderaient des garanties que le gouvernement ne pourrait pas offrir. “J’étais à 100% sûr” qu’ils n’investiraient pas dans AIG “sans avoir une garantie que je ne pouvais leur donner”, a déclaré M. Paulson.

Sa déposition a été conclue plus rapidement que prévu, au bout d’une heure et demie, dans ce procès censé durer six semaines. Timothy Geithner, le successeur de M. Paulson au Trésor, a alors été appelé à la barre mais il n’était pas immédiatement disponible et devait se présenter soit plus tard dans la journée, soit mardi.

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